Pas de libération sous caution pour Carlos Ghosn, toujours détenu au Japon
Quatre jours après que Nissan ait porté plainte contre lui, son ancien président Carlos Ghosn se voit refuser sa demande de libération sous caution par le tribunal de Tokyo. Le PDG de Renault est détenu au Japon depuis près de deux mois en raison de malversations financières présumées.
Carlos Ghosn n’a pas eu gain de cause. Le tribunal de Tokyo a décidé mardi 15 janvier de refuser la libération sous caution de l’ancien président de Nissan, annonce la chaîne de télévision publique japonaise NHK.
Le dirigeant, toujours PDG du constructeur automobile français Renault, est détenu au Japon depuis près de deux mois en raison de malversations financières présumées. Selon NHK, le tribunal a estimé qu'il y avait un risque de destruction de preuves, alors que les investigations se poursuivent. Ses avocats – qui ont décidé de faire appel de ce refus - avaient, selon les sources de NHK, demandé que Carlos Ghosn puisse retourner en France, à la promesse qu’il serait bien présent pour comparaitre devant le tribunal japonais.
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Deux nouvelles inculpations
Mais le dirigeant a fait l'objet le 11 janvier de deux nouvelles inculpations, pour abus de confiance et pour avoir minoré ses revenus dans des rapports boursiers de Nissan entre 2015 et 2018.
Carlos Ghosn a été inculpé le 10 décembre par le parquet de Tokyo pour ne pas avoir déclaré l'intégralité de sa rémunération versée par Nissan de 2010 à 2015, et sa détention a été prolongée après que l'enquête a officiellement été élargie aux trois années suivantes.
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S'exprimant pour la première fois devant la justice japonaise sur les accusations selon lesquelles il aurait fait passer dans les comptes de Nissan des pertes de 1,85 milliard de yens (14,5 millions d'euros) sur des investissements personnels, Carlos Ghosn a expliqué le 8 janvier avoir demandé au groupe d'assumer temporairement des contrats de changes personnels pour ne pas être contraint de démissionner afin d'effacer ses dettes avec ses indemnités de départ. "Un capitaine n'abandonne pas le navire au milieu de la tempête", avait-il déclaré, précisant avoir repris les contrats à son compte et que Nissan n'avait subi aucune perte financière.
Enquête interne et plainte de Nissan
Nissan a de son côté réaffirmé que son enquête interne, déclenchée par un lanceur d'alerte, avait fourni "des preuves substantielles et convaincantes de manquement" et qu'elle était toujours en cours et étendait son champs d'investigation notamment à des transactions qui ont eu lieu aux Etats-Unis. Le constructeur automobile japonais a porté plainte le 11 janvier contre Carlos Ghosn.
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"Les procureurs estiment également qu'il a transféré de manière inappropriée environ 15 millions de dollars d'une filiale du constructeur à l'entreprise d'un homme d'affaires saoudien pour l'aider à surmonter ses difficultés financières", écrit NHK.
Greg Kelly, l’ancien directeur délégué de Nissan, inculpé en même temps que Carlos Ghosn, a été libéré sous caution le mois dernier à la suite d’une décision rare du tribunal, précise le media japonais. Il lui a cependant été interdit de voyager à l’étranger et il s’est vu imposer des restrictions sur son lieu de résidence.
Carlos Ghosn, quant à lui, risque en théorie jusqu'à quinze ans de prison, mais son procès pourrait ne pas avoir lieu avant plusieurs mois. Il y a quelques jours, sa femme Carole Ghosn a écrit pour sa part à l'ONG Human Rights Watch, pour se plaindre de ses "rudes" conditions de détention.
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