Paris peut rattraper Francfort en attractivité, dit Le Maire
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"Francfort a pris de l'avance, ça c'est absolument évident", a dit le ministre de l'Economie et des Finances en précisant que "nous pouvons rattraper notre retard sur Francfort, j'en suis convaincu".
Bruno Le Maire, qui a effectué un déplacement de deux jours à New York la semaine dernière pour promouvoir l'attractivité de la France auprès des dirigeants des grandes banques américaines, a rappelé dans cet entretien que la réforme du marché du travail lancée par l'exécutif, ainsi que le projet de ramener progressivement l'impôt sur les sociétés à 25%, constituaient autant d'arguments qui s'ajoutent au fait que la France "est quand même le pays le plus agréable au monde".
Au-delà, "tout est sur la table pour améliorer concrètement la situation de ceux qui viendraient investir en France et créer des emplois en France, parce que l'objectif à terme ce n'est pas simplement d'avoir Paris comme grande place financière mondiale, c'est des emplois en France et plus de richesse pour les Français", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre Edouard Philippe doit faire un certain nombre d'annonces mi-juillet sur le thème de l'attractivité, probablement lors du forum organisé par Paris Europlace, l'organe de promotion de la place financière de Paris, où sa présence est annoncée le 11 juillet.
"Il y aura des mesures sur la fiscalité, notamment sur la taxe sur les salaires", a précisé Bruno Le Maire.
Selon la Fédération bancaire française (FBF), cet impôt concernant les entreprises non soumises à la TVA - donc le secteur financier - a représenté un prélèvement de deux milliards d'euros sur les banques françaises en 2014.
D'AUTRES VILLES EN CONCURRENCE
Parmi les autres pistes évoquées par Bruno Le Maire figurent également un nouvel élargissement du régime des impatriés, un régime fiscal particulier s'appliquant aux Français ou résidents étrangers qui s'installent en France après avoir passé cinq ans à l'étranger, ou encore l'augmentation du nombre de classes bilingues, "pour accueillir les enfants des salariés qui viendraient en France".
Lors de son déplacement la semaine dernière à New York, Bruno Le Maire a déjà annoncé la création en France d'une juridiction spécialisée dans les contrats financiers relevant du droit anglais et dont la langue de travail sera également l'anglais.
La possible perte du "passeport européen", qui assure l'accès aux marchés de l'Union européenne, obligerait les grandes banques internationales basées à Londres à obtenir un agrément dans un pays de l'UE, ce qui a suscité la convoitise et la concurrence de nombreuses places financières comme Paris, Francfort, Milan, Amsterdam ou Dublin.
Ces dernières étudient actuellement différentes options afin de relocaliser une partie de leurs activités sur le continent européen, une fois que le Royaume-Uni sera sorti de l'Union européenne.
Pour l'heure, la banque HSBC est la seule grande institution à avoir annoncé son intention de déplacer une partie importante de son personnel de Londres à Paris.
Des places comme Francfort, où est située la Banque centrale européenne, ou encore Dublin et Luxembourg ont été jugées jusqu'à présent plus attractives que Paris pour y transférer des activités financières.
(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)