Paris convoite les postes économiques de la prochaine Commission
par Julien Ponthus
PARIS (Reuters) - La France est intéressée par les portefeuilles de l'Energie ou des Affaires économiques dans la Commission européenne qui sera mise en place après les élections européennes de mai 2014, a déclaré mardi le ministre français des Affaires européennes.
François Hollande devrait ainsi, comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy, insister pour voir un Français piloter un dossier à dominante économique, un scénario qu'essaient traditionnellement de contrer les pays qui défendent une politique plus libérale que la France.
"Il est évident que les domaines par exemple de l'Energie, de l'Economie, des Finances sont des leviers considérables pour l'évolution des politiques communautaires et des dossiers qui pour la France comptent beaucoup", a expliqué Thierry Repentin dans un entretien accordé à Reuters.
François Hollande a défendu depuis son accession au pouvoir une politique européenne orientée vers la croissance, plaidant pour une réduction du rythme de réduction des déficits.
Jugé plus honorifique que stratégique, le poste de Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, qui siège aussi à la Commission européenne, ne devrait pas figurer parmi les priorités de Paris.
La France aimerait aussi se voir attribuer un poste d'influence au sein de la zone euro, si celle-ci devait se doter d'un président à plein temps comme l'ont proposé Angela Merkel et François Hollande.
"On a des légitimités à être positionnés au plus haut niveau sur ce sujet, compte tenu de ce que représente la France dans la zone euro", juge Thierry Repentin.
AMBITIONS FRANCAISES POUR L'EUROGROUPE
Nicolas Sarkozy avait obtenu en 2009 que le Français Michel Barnier obtienne le Marché intérieur, un secteur stratégique en raison de la volonté des Européens d'encadrer les marchés financiers et d'imposer de nouvelles règles prudentielles aux banques après la crise des subprimes.
Michel Barnier fait campagne pour être désigné comme le candidat du Parti populaire européen (PPE) qui en cas de victoire de cette formation qui regroupe la droite européenne, pourrait le propulser à la présidence de l'exécutif européen.
Thierry Repentin n'a pas souhaité préciser si la France soutiendrait sa candidature.
"A ma connaissance le PPE ne prendra sa décision qu'au printemps prochain et il y a d'autres candidats sur les rangs contrairement à la famille socialiste", a rappelé le ministre.
Le président du Parlement européen, l'Allemand Martin Schulz a été désigné comme le candidat du Parti socialiste européen (PSE). S'il a obtenu l'appui du PS français, il n'a pas recueilli le soutien officiel de François Hollande.
"Il paraît normal que le président de la République soutienne quelqu'un issu de sa famille politique", a indiqué le ministre des Affaires européennes, sans s'engager davantage.
Les députés européens souhaitent que les chefs d'Etat et de gouvernement désignent le candidat de la formation européenne qui aura remporté le plus de sièges alors que de nombreux gouvernements estiment que les textes européens ne les obligent qu'à "tenir compte" du vote des Européens.
La percée attendue des extrêmes pourrait perturber le jeu politique et permettre à des familles politiques minoritaires, comme les libéraux, d'imposer un candidat de compromis, comme l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt.
Edité par Yves Clarisse