OREDUI : une logique d’économie circulaire poussée à son paroxysme
Lauréat des Trophées Responsible Care 2020 dans la catégorie « environnement »
Acheter des seaux neufs pour transporter des déchets dangereux destinés à l’incinération : ce qui a longtemps été vécu comme une aberration par la direction d’OREDUI appartient désormais au passé. En 2019, le spécialiste varois de la collecte des déchets industriels a en effet créé une nouvelle filière de revalorisation de matières plastiques permettant la fabrication de containers spécifiques et répondant aux exigences réglementaires de sécurité. Mais pour comprendre l’histoire de ces seaux, il faut remonter à 2006 au moment où OREDUI décide de lancer une nouvelle activité de recyclage des plastiques récupérés chez les industriels : « Depuis près de 15 ans, nous collectons, trions et réduisons en paillettes propres tous ces emballages plastiques pour les revendre ensuite à des plasturgistes de la région. C’est plusieurs tonnes de déchets qui sont ainsi recyclés chaque année, » explique Thierry Zarka, Président d’OREDUI. L’idée de réutiliser cette matière première pour les besoins propres de la plateforme de collecte a germé peu de temps après. Restait à trouver le bon usage. « Pour l’acheminement de certaines matières très toxiques ou très réactives, nous fournissons à nos clients des seaux qui n’ont d’autre finalité que le transport et l’incinération directe, sans autre manipulation. Ces emballages nécessitant une homologation, nous avons été longtemps contraints d’utiliser des neufs. » Un long travail de recherche et de développement mené en collaboration avec SARPI Veolia (maison mère d’OREDUI) et un plasturgiste d’Aubagne a permis en 2019 de mettre au point un procédé permettant la création d’un seau homologué UN (Nations Unies) à partir des paillettes d’OREDUI. Une première en France et un projet d’économie circulaire exemplaire dont se félicite Thierry Zarka. Désormais, toutes les entités du groupe SARPI Veolia utilisent le seau recyclé OREDUI, ce qui représente 80 000 unités par an. Sa commercialisation auprès d’autres acteurs industriels est également en cours.
« Ce prix confirme que nous avons eu raison d’investir de l’énergie et du temps pour ce projet. C’est aussi un bon vecteur de communication auprès de nos clients qui nous perçoivent souvent comme un simple prestataire de service alors que nous sommes véritablement au service de l’environnement. »
Thierry Zarka, Président d’OREDUI.
Au quotidien, OREDUI, c’est plus de vingt camions qui sillonnent les départements des Alpes-Maritimes et du Var pour collecter les déchets dangereux des industriels, des collectivités et des PME/TPE. Peintures, solvants, colles, résines et autres produits nocifs pour la santé ou l’environnement… Plus de 30 000 tonnes de déchets sont ainsi traitées chaque année sur les deux sites d’OREDUI (Grasse et La Seyne-sur-Mer). « L’entreprise a été créée à Grasse en 1978 pour la collecte des déchets ménagers et industriels banals, » rappelle Thierry Zarka. « Notre spécialisation sur les déchets industriels s’est imposée au fil du temps pour répondre à des besoins locaux et notamment ceux des parfumeurs et producteurs d’arômes de la région. Elle s’est encore accentuée au tournant des années 2000 avec le rachat d’OREDUI par SARPI Veolia, le leader européen du traitement des déchets dangereux. »
Sur site, OREDUI prend intégralement en charge le traitement des déchets aqueux, l’incinération des produits très nocifs et prépare une partie des déchets solides pour leur revalorisation par des entreprises externes. « Nous avons une double mission. Celle de permettre aux industriels de poursuivre leurs activités en limitant leur impact sur l’environnement. Et celle de multiplier les innovations, au sein de SARPI, pour favoriser la revalorisation de ces déchets dans une logique d’économie circulaire, » conclut Thierry Jarka.
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