LONDRES (Reuters) - Onze anciens salariés de Deutsche Bank, de Barclays et de la Société générale devraient être lundi les premières personnes formellement inculpées d'association de malfaiteurs dans le but de manipuler l'Euribor, un taux interbancaire qui sert de référence pour fixer les taux et les prix de multiples produits financiers.
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La comparution de ces dix hommes et une femme devant un tribunal londonien ouvre un nouveau chapitre du feuilleton juridico-financier lancé en 2008 par les autorités financières américaines.
Les différentes enquêtes internationales ouvertes par les autorités financières et judiciaires sur la manipulation présumée de l'Euribor ont déjà conduit les banques impliquées à débourser plus de huit milliards d'euros dans le cadre d'accords amiables et abouti à la mise en cause de 30 personnes.
Les 11 anciens salariés de banques qui comparaissent lundi à titre individuel sont de six nationalités différentes. Parmi eux figurent trois Français: Christian Bittar, considéré lorsqu'il était basé à Singapour comme l'un des teneurs de marché les plus rentables de Deutsche Bank, Philippe Moryoussef, ancien salarié de Barclays, et Stéphane Esper, un ex-employé de la Société générale.
Cinq autres ex-salariés de Deutsche Bank et trois autres de Barclays comparaîtront à leurs côtés.
Les avocats de Christian Bittar et de l'un de ses ex-collègues, Andreas Hauschild, un Allemand, ont déclaré qu'ils contesteraient vigoureusement les chefs d'inculpation. Ceux des autres mis en cause ont refusé de s'exprimer ou n'ont pas répondu aux demandes de commentaires.
Censé refléter le coût auquel les banques se prêtent les unes aux autres dans différentes monnaies et à diverses échéances, les taux comme l'Euribor ("Euro interbank offered rate") et le Libor ("London interbank offered rate") servent de référence pour environ 450.000 milliards de dollars de produits financiers.
Barclays, l'une des principales banques britanniques, a été la première à conclure un accord amiable dans ce dossier en 2012, reconnaissant alors que ses traders avaient tenté de fausser le Libor et l'Euribor entre 2005 et 2009. Elle a dû payer une amende de 450 millions de dollars.
Depuis, 10 autres grandes institutions financières ont été sanctionnées en Europe et aux Etats-Unis pour leur rôle dans ce dossier, dont UBS, Lloyds Banking Group, JPMorgan et Citigroup.
L'amende la plus lourde, de 2,5 milliards de dollars, a été infligée à Deutsche Bank en avril dernier. La filiale londonienne de la première banque allemande a plaidé coupable de fraude informatique.
(Kirstin Ridley; Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison)
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