«On peut envisager de produire de l’ammoniac sans gaz naturel», estime Johan Labby, directeur du site Yara à Gonfreville-l’Orcher
Johan Labby est directeur du site de production Yara de Gonfreville-l’Orcher près du Havre (Seine-Maritime). Le site emploie 150 salariés et produit de l’ammoniac et de l’urée. Le directeur revient sur la mise à l’arrêt du site pendant trois semaines en mars 2022 en raison de l’envolée des prix du gaz et de leur volatilité extrême.
L'Usine Nouvelle. - L’usine de Yara à Gonfreville-l’Orcher a été arrêtée entre le 8 mars et le 1er avril. Pourquoi?
Johan Labby. - Le management du groupe a pris la décision de mettre à l’arrêt cette usine, qui fabrique de l’ammoniac à partir de gaz naturel et de l’urée à partir d’ammoniac, car le gaz naturel représente 90% de nos coûts de production. Or, l’envolée des cours qui ont atteint en pic 300 euros le mégawattheure, mais surtout leur volatilité, rendait impossible la définition d’une stratégie industrielle.
Dans ces conditions extrêmes, maintenir la production aurait représenté une perte de plus d’un million d’euros par jour [le chiffre d’affaires annuel du site est de 120 millions d’euros, ndlr]. Les variations brusques du prix du gaz naturel ont été le fait des incertitudes liées à la crise ukrainienne. Dans le même temps, les unités de production d’ammoniac européennes se sont retrouvées en concurrence avec d'autres parties du monde (Qatar, Etats-Unis…) où le prix du gaz naturel n’a pas été affecté par cette guerre.
[...]Cet article est réservé à nos abonnés L'Usine Nouvelle
Soutenez un journalisme d'expertise.