"On aurait pu doubler le budget", déplore Bertrand Pancher, membre de la commission Mobilité 21

Bertrand Pancher est député (UDI) de la Meuse. Membre de la commission Mobilité21, qui vient de rendre ses conclusions au ministre des Transports, il partage le classement des priorités en matière d’infrastructures de transport. Il regrette, toutefois, que la commission n’ait pas cherché de nouvelles sources de financement, afin, notamment, de lancer des liaisons en direction de nos voisins.

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L’Usine Nouvelle - Est-ce que les décisions de la commission ont été prises à l’unanimité ?

Bertrand Pancher - Il y a eu très peu de divergences. Parfois, il y a eu des questions légitimes pour faire passer un dossier avant l’autre. Nous nous sommes demandé pourquoi abandonner le Lyon-Turin alors qu’il y a un accord international, pourquoi le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes était hors concours… Sur le classement des priorités, il n’y a rien à dire. C’est la démonstration d’une pénurie de moyens et du manque d’ambitions pour les transports.

Vous parlez d’unanimité mais vous ne semblez pas d’accord avec ces orientations...

Je dis qu’il y a eu une unanimité dans le cadre de l’exercice qui nous était demandé...

Selon vous, qu’est-ce que le gouvernement va retenir de ces priorités ?

On peut penser que le président de la commission, [le député-maire (PS de Caen] Philippe Duron a négocié avec le Président de la République et le Premier ministre pour obtenir que l’Agence de financement des infrastructures de transport (Afit) bénéficie de moyens supplémentaires. Cela concernerait la désaturation des réseaux avec le doublement de certaines routes, l’agrandissement et la création de nouvelles gares à Marseille, Lyon, Nice, Toulouse, Bordeaux, Paris, etc. et l’aménagement de quelques tronçons ferroviaires à grande vitesse (entre Creil et Roissy, au sud de l’Ile-de-France), entre Paris et Mantes-La-Jolie, et entre Bordeaux et Toulouse.

Il était possible de faire de mieux alors que les finances publiques sont exsangues…

Nous n’avons pas étudié d’autres solutions de financement. Comme, par exemple, l’extension de la durée des concessions d’autoroute qui aurait pu rapporter tout de suite 10 milliards d’euros. Avec un minimum de volonté, on aurait pu doubler le budget de l’Afit. L’Allemagne va devenir le grand hub du transport européen, l’Europe du nord et l’Italie s’engagent à développer leurs réseaux. Et pendant ce temps-là, la France abandonne le canal Seine-Nord, la LGV Bordeaux-Hendaye et le tronçon Montpellier-Perpignan.

Des projets qui permettaient de mieux connecter le territoire national à nos voisins…

On retoque tous les projets européens. L’Europe a décidé de cibler les financements sur des projets prioritaires avec une enveloppe de 20 à 30 milliards d’euros. On ne va rien utilisé alors que l’on aurait pu obtenir 3 à 5 milliards d’euros. Pour le canal Seine-Nord, Bruxelles était prêt à financer 30 à 40 % du projet, contre 10 % initialement. Le besoin de financement par l’Etat était très réduit. C’est un projet de 20 000 emplois. Il va y avoir des discussions musclées avec Bruxelles pour rendre des comptes.

Quels sont les projets que vous auriez aimé retenir ?

Les projets à dimension européenne comme le canal Seine-Nord, qui est stratégique, ou le Montpellier-Perpignan. Par contre, nous n’avons pas les moyens d’engager le Lyon-Turin. L’achèvement de la LGV Rhin-Rhône présentait aussi un grand intérêt : c’est un grand axe européen.

Propos recueillis par Olivier Cognasse

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