Nucléaire : les experts européens au chevet de la centrale belge
Suite à la révélation de l'existence potentielle de fissures dans la cuve du réacteur n°3 de la centrale nucléaire belge de Doel, experts européens et internationaux de la sûreté nucléaire se réunissent ce 16 août à Bruxelles.
Branle-bas de combat dans la sûreté nucléaire. Les "potentielles fissures" découvertes dans l'acier de la cuve du réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Doel, en Belgique, et révélées le 8 août dernier, ont conduit les experts européens et internationaux à tirer la sonnette d'alarme.
Ils se réunissent ce jeudi 16 août à Bruxelles, à l'invitation de l'Agence fédérale belge de contrôle nucléaire (AFCN), afin d'identifier et comprendre les anomalies détectées à Doel 3.
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"Un représentant de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sera présent pour apporter aide et conseil à nos homologues belges. La France est en pointe dans le domaine du retour d'expérience, notamment sur les cuves", confirme Emmanuel Bouchot, de l'ASN, à L'Usine Nouvelle. "Si les fissures se confirment, nous pouvons considérer que c'est un problème grave. Tout ce qui touche à la cuve, organe névralgique du réacteur, doit être pris très au sérieux", analyse-t-il.
L'arrêt de Doel 3 prolongé au moins jusqu'à fin septembre
En Europe, neuf autres réacteurs (21 en tout dans le monde) sont équipés de cuves fabriquées par le constructeur hollandais Rotterdamsche Droogdok Maatschappij (RDM) qui a équipé les centrales belges Doel et Tihange : deux réacteurs en Allemagne, en Suisse, aux Pays-Bas et en Espagne, un réacteur en Suède, et dix aux Etats-Unis, selon les informations du quotidien Le Monde. Depuis 1996, le fabricant a cessé ses activités.
Cette brusque réunion des experts intervient alors qu'Electrabel, la filiale de GDF Suez qui exploite la centrale de Doel, a annoncé la prolongation du délai de fermeture du réacteur n°3, initialement prévue jusqu'à fin août. "Afin de pouvoir poursuivre les analyses en cours, il a été décidé de laisser le réacteur à l'arrêt jusqu'à la fin septembre au moins", a confirmé la porte-parole d'Electrabel à l'agence de presse Belga.
Le 11 août, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française assurait dans une note qu'aucune centrale nucléaire française n'était équipée d'une cuve du fabricant RDM. Pour autant, l'ASN fait état d'anomalies : "Les viroles des cuves des réacteurs français présentent cependant pour certaines des défauts sous leur revêtement interne en acier inoxydable qui sont des défauts de fabrication situés dans une zone qui ne faisait pas l'objet d'un contrôle adapté lors de la construction des équipements (...) Ces défauts ne sont pas comparables à ceux détectés à Doel 3. Ils sont aujourd'hui bien identifiés et font l'objet d'une justification particulière examinée périodiquement par l'ASN et leur absence de nocivité est avérée".
A n'en pas douter, l'acier des cuves des réacteurs sera au coeur des discussions des experts en sûreté nucléaire réunis aujourd'hui.
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