Nucléaire : la centrale lituanienne s’est arrêtée
Le 31 décembre dernier, le second réacteur de la centrale lituanienne d'Ignalina a fermé. La fermeture de la centrale fut l'une des conditions préalables à l'adhésion à l'UE. Il s'agissait d'un réacteur de type "RBMK", de la même technologie que celui ayant explosé en 1986 à Tchernobyl en Ukraine. Ce type de réacteur de conception soviétique souffrait d'un défaut de sécurité important, dit de "coefficient de vide positif", qui se traduit par un risque d'emballement en cas de vaporisation de l'eau dans le circuit de la centrale. Il ne disposait pas d'enceinte de confinement.
Problème. La centrale d'Ignalina fournissait à la Lituanie une énergie bon marché et une certaine indépendance énergétique vis-à-vis de leur voisin russe. Sa puissance est en effet encore aujourd'hui un record mondial : 1500 MW. Des solutions existent à court terme, et des projets (tels qu'une interconnexion sous-marine avec la Suède) sont envisagés pour le long terme ; mais pour le moment les consommateurs lituaniens craignent surtout la hausse des prix de l'électricité. Dans un avenir plus lointain, le pays prévoit de remplacer la centrale soviétique par une nouvelle centrale nucléaire. Celle-ci sera partagée avec l'Estonie, la Lettonie et la Pologne. L'appel d'offres a été formellement lancé le 8 décembre 2009. Les discussions ont pris du retard, et son ouverture, originellement souhaitée pour 2015, ne devrait pas se faire avant 2018, au plus tôt.
« La fermeture de la centrale RBMK lituanienne ne doit pas non plus faire oublier que 11 autres réacteurs de ce type sont actuellement en exploitation en dehors de l'Union Européenne, en Russie », rappelle le blog spécialisé sur l'énergie « 4 e dans le même panier » : 4 tranches à Koursk, 4 à Saint Petersbourg et 3 à Smolensk. Ceux-ci ont cependant subi des modifications, notamment au niveau des barres d'arrêt d'urgence afin de les rendre plus sûres.« Et ces centrales qui se situent entre 2100 et 2400 km de Paris ne sont pas tellement plus éloignées que la centrale d'Ignalina (1800 km) ou que la centrale de Tchernobyl (2000 km). Cette fermeture est donc avant tout symbolique et politique », ajoute le blog.
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