La Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME) se montre finalement favorable à la taxation de certains contrats courts et l'a dit dans les médias et sans en référer au Medef. La principale organisation patronale n'a pas apprécié.
La journée a été "studieuse", s'est félicité Patrick Pierron, chef de file de la délégation CFDT lors des négociations sur la sécurisation de l'emploi qui se tenaient jeudi 6 décembre 2012. La négociatrice de la CFE-CGC, Marie-Françoise Leflon, a, elle, résumé la septième séance de négociations sur la sécurisation de l'emploi d'un "aujourd'hui, c'était devoir d'école". Les syndicats se sont effectivement contentés de donner leur avis sur les articles du projet d'accord que leur avait remis le Medef la semaine précédente. Et ça s'ennuyait ferme au fond de la classe : "dans cette négociation du troisième type, où on ne négocie pas, on est proche de l'endormissement", ironise Stéphane Lardy, représentant de Force ouvrière (FO).
Combat des chefs
Pourtant, ça se disputait dans les rangs. Côté patronal pour une fois, et dans un étrange retournement de situation. A la veille de la négociation, la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME) avait en effet fait savoir dans les médias qu'elle était prête à accepter une taxation de certains contrats courts. Une mesure qu'elle avait toujours refusée, ses adhérents recourant massivement aux CDD. Mais ce point de l'accord est très attendu par la plupart des syndicats, qui en font même une condition sine qua non de leur signature. Tous se sont d'ailleurs réjouis, à leur arrivée au Medef, de ce revirement de la CGPME...
... sauf le Medef ! Visiblement agacé par l'initiative de l'autre organisation patronale, son représentant, Patrick Bernasconi, estime qu'"il est hors de question que cela se passe comme ça, chacun dans son coin". Il a refusé d'aborder la question en séance, se réfugiant derrière un "je n'ai pas de mandat pour en parler". Sur le fond, dans une première mouture de son texte, le Medef avait pourtant fait une timide ouverture en faveur d'une telle taxation, s'attirant à l'époque les foudres... de la CGPME ! Mais entre temps, le Medef s'est heurté à une vive opposition des branches, des Medef territoriaux, et des PME de son organisation. Et Laurence Parisot, sa présidente, a plusieurs fois rappelé qu'une augmentation des cotisations à l'assurance chômage sur les contrats courts devait être discutée dans le cadre de la négociation sur l'assurance chômage, et pas dans celle sur l'emploi.
Prochaine rencontre annulée
Cette fin de non recevoir du Medef "est un bras d'honneur à la CGPME", s'amuse le représentant de FO, Stéphane Lardy. Selon les syndicats, les représentants de la CGPME n'ont pas pris la parole pendant cette séance. Une bisbille de plus à régler, alors que parallèlement, plusieurs chantiers techniques avancent bien. Les positions restent tranchées : d'un côté trois syndicats saluent les progrès et se montrent prêts à faire des concessions si le patronat en consent – CFDT, CFTC, CFE-CGC – de l'autre, la CGT et FO critiquent fortement la tonalité générale de cette négociation.
Dans un souci d'efficacité, les partenaires sociaux ont annulé la rencontre de la semaine suivante, et préféré caler deux jours de négociations juste avant la trêve des confiseurs, les 19 et 20 décembre. Une envie nette d'en finir dans les délais imposés par le gouvernement se dégage. D'ici là, des réunions bilatérales permettront de réécrire totalement l'accord. Le Medef s'est engagé à faire parvenir le texte aux syndicats assez tôt pour qu'ils aient le temps de l'examiner.
Cécile Maillard
Diplômée du Centre de formation des journalistes (CFJ) en 1989, après Science Pô Strasbourg et une maîtrise de Science politique, Cécile suit depuis 2010 les questions sociales (relations du travail, santé et sécurité, temps de travail, etc.) et l’enseignement supérieur (écoles d’ingénieurs, universités scientifiques, etc.) pour l’Usine nouvelle. Elle a travaillé auparavant sur les domaines de l’urbanisme, de l’environnement, de l’éducation, pour la revue Urbanismes, l’Evénement du Jeudi, le Nouvel observateur, France Soir, Le Monde, Le Monde de l’éducation et Géo.
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