Nouvelle baisse en vue en Europe pour démarrer la semaine
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\ 05h52
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PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse lundi à l'ouverture, toujours plombées par les inquiétudes concernant la croissance économique mondiale dans un contexte de resserrement des politiques monétaires et de crise sanitaire en Chine.
Les premières indications disponibles indiquent un recul de 1,3% pour le CAC 40 parisien, de 1,31% pour le Dax à Francfort, de 0,79% pour le FTSE à Londres et de 1,44% pour l'EuroStoxx 50.
La semaine qui s'ouvre sera animée notamment mercredi par la publication des chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis, qui ne manqueront pas d'alimenter les débats sur le rythme des relèvements de taux de la Fed.
"Une modération de l'indice CPI serait légèrement réconfortante mais une accélération relancerait sans aucun doute les attentes d'une hausse de taux de 75 points de base de la Fed", ont déclaré les analystes d'ANZ Bank.
Les craintes sur les conséquences du confinement de Shanghai sur l'économie chinoise et mondiale s'accentuent alors que les autorités de la capitale économique du pays devraient maintenir les restrictions sanitaires jusqu'à la fin du mois par crainte d'un rebond des infections par le coronavirus, ont rapporté plusieurs sources.
Par ailleurs, des spéculations selon lesquelles le président russe Vladimir Poutine pourrait officiellement déclarer la guerre à l'Ukraine ce lundi à l'occasion des célébrations commémorant la capitulation de l'Allemagne nazie face aux troupes alliées devrait également affecter le sentiment du marché.
LES VALEURS A SUIVRE :
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini dans le rouge vendredi, pénalisée par la remontée des rendements obligataires et la perspective de hausses de taux importantes de la Fed, confortée par la publication d'un solide rapport sur l'emploi aux Etats-Unis. [.NFR]
L'indice Dow Jones a cédé 0,3% à 32.899,37 points, le Standard & Poor's 500 a perdu 0,57%, à 4.123,34 points et le Nasdaq Composite a reculé de 1,40% à 12.144,66 points.
Le S&P-500 et le Nasdaq ont enregistré leur cinquième semaine consécutive de baisse, du jamais vu depuis 2011 pour le premier et depuis 2012 pour le second.
Aux valeurs, le fabricant d'articles de sport Under Armour a plongé de 23,8% après l'annonce d'une prévision de bénéfice annuel inférieure aux attentes en raison des coûts de transport plus élevés et des restrictions en Chine.
Les contrats à terme suggèrent pour le moment une baisse d'environ 1% ce lundi.
EN ASIE
Dans le sillage de Wall Street, le Nikkei à la Bourse de Tokyo perd 2,4%, les investisseurs s'inquiétant là aussi de l'inflation et du resserrement monétaire de la Fed.
La plus forte baisse revient à JFE (-7,34%), le groupe sidérurgique n'ayant pas donné d'objectif financier pour l'exercice en cours en raison des incertitudes économiques.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai perd 0,16% et le CSI 300 0,96% alors que les inquiétudes concernant l'impact économique des restrictions sanitaires pèsent sur la tendance.
Sur le front du commerce, les exportations ont progressé en avril à leur rythme le plus lent depuis juin 2020 (+3,9% sur un an) mais ont légèrement battu les attentes tandis que les importations sont restées stables.
TAUX/CHANGES
Les anticipations de fortes hausses de taux aux Etats-Unis continuent de plomber le marché obligataire où le rendement des bons du Trésor américain à dix ans gagne 1,5 point de base à 3,1487% après un pic de 18 mois à 3,1580%.
Le dollar gagne 0,4% face à un panier de devises de référence, proche d'un plus haut de près de vingt ans touché en séance.
"Les mouvements des taux d'intérêt américains ne sont pas le seul soutien du dollar (...) Les risques de baisse de la croissance mondiale dus à l'Ukraine et à la Chine sont plus préoccupants pour l'Europe et l'Asie que pour les Etats-Unis", ont déclaré les stratèges de NatWest Markets dans une note.
L'euro revient ainsi à 1,0507 dollar, en baisse de 0,42%.
Le yuan, lui, tombe au plus bas depuis novembre 2018 contre le billet vert alors que le confinement à Shanghai semblent devoir se prolonger jusqu'à la fin du mois.
PÉTROLE
Le marché pétrolier évolue proche de l'équilibre après que les dirigeants des pays du G7 ont annoncé dimanche être tombés d'accord pour infliger de nouvelles sanctions à Moscou, notamment en interdisant ou supprimant progressivement leurs importations de pétrole russe.
Le Brent gagne 0,21% à 112,63 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,05% à 109,82 dollars.
(Rédigé par Laetitia Volga, édité par Matthieu Protard)