Nouveaux défauts de soudure sur l’EPR de Flamanville, EDF maintient son calendrier
Devant quelques élus locaux, le directeur du chantier de l’EPR de Flamanville (Manche), Antoine Ménager, a révélé un nouveau problème sur le réacteur nucléaire en construction. "Nous avons détecté des défauts sur trois des vingt-quatre soudures du circuit primaire", a-t-il expliqué. Il s’agit de soudures très épaisses qui assurent l’étanchéité du circuit d’eau en contact avec le combustible.
Antoine Ménager assure que ce défaut ne retardera pas le chantier qui se poursuit "à plein régime".Et renvoie à la déclaration du PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, en mai, qui confirmait un démarrage en 2017, conformément au dernier calendrier communiqué (qui compte 5 ans de retard sur le calendrier originel).
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Trois défaillances en trois mois
Cette échéance est largement questionnée par les observateurs alors que le chantier a cumulé plusieurs problèmes au cours des dernières semaines. En avril, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a révélé un défaut sur le fond et le couvercle de la cuve du réacteur. La pièce, forgée dans l’usine de Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire), présenterait une résistance inférieure aux normes imposées par l’ASN. Areva, sous contrôle de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), va lancer des études complémentaires pour savoir si la pièce est utilisable. Les résultats sont attendus pour fin 2015 ou début 2016.
Début juin, l’IRSN a observé des défauts de fonctionnement sur des soupapes destinées à l’EPR mais non encore montées. "Si les soupapes ne se comportent pas comme attendu aujourd’hui (Ndlr : tant qu’elles ne sont pas montées), ce n’est pas dramatique", affirme Sylvie Cadet-Mercier, directrice des systèmes, des nouveaux réacteurs et des démarches de sûreté à l’IRSN dans une interview donnée à L’Usine Nouvelle. Mais cela implique pour Areva de réaliser de nouvelles études.
Aujourd’hui, quatre EPR sont en construction dans le monde : un en France, un en Finlande et deux en Chine. En Finlande, où Areva est maître d’œuvre, le chantier a pris 9 ans de retard et grève lourdement les comptes de la société française. Deux autres EPR doivent être construits en Angleterre à Hinkley Point. Mais les difficultés rencontrées sur le chantier hexagonal pourraient remettre en cause ce projet. Des équipes communes d’Areva et EDF travaillent déjà au développement d’un EPR optimisé et plus facile à construire, baptisé EPR NM pour Nouveau Modèle.
Ludovic Dupin
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