"Nous voulons des ingénieurs au gouvernement"
Presque 6 mois après la publication de leur livre-blanc "Pour une France ambitieuse, pleinement confiante dans ses ressources et ses talents", les Ingénieurs et Scientifiques de France dressent le bilan de la campagne. Dans un entretien avec L’Usine Nouvelle, Julien Roitman, son président, exhorte les candidats à la présidentielle à tenir leurs promesses.
L’Usine Nouvelle - Quelques mois après la publication du livre blanc, quel bilan tirez-vous de cette campagne ?
Julien Roitman - Nous sommes satisfaits. Non seulement l’industrie est devenue un sujet acceptable, mais c’est même devenu un thème central dans cette campagne. Mais, maintenant que celle-ci touche à sa fin, nous voulons rappeler aux candidats leurs engagements. Les électeurs attendent que des mesures soient prises.
Nous voulons aussi rappeler que les ingénieurs et scientifiques se positionneront dès le 6 mai comme des observateurs vigilants de la politique industrielle du prochain gouvernement. Les prochaines années devraient voir une augmentation significative de leur participation à la conduite des affaires et à la représentation nationale.
Avez-vous eu l’occasion de rencontrer les deux candidats en lice pour le second tour de l’élection ?
Pour François Hollande, nous avons été reçus par Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Il s’est montré particulièrement attentif aux thématiques touchant les PME.
Pour le président sortant, nous avons rencontré le conseiller industrie de l’Elysée. Nous avons abordé les mêmes thèmes qu’avec les socialistes.
Mais nous ne nous arrêterons pas avec la campagne. Jusqu’aux législatives et au-delà, les discussions vont continuer.
Quel thème abordé dans votre livre blanc a été laissé de côté durant la campagne ?
La question de la formation par exemple. Il nous semble essentiel de déterminer quel est le capital de matière grise en France. Quelles sont les compétences de nos ingénieurs ?
Par ailleurs, notre 40ème proposition a été oubliée par les candidats. Nous demandons que les ingénieurs puissent prendre des positions au sein du gouvernement. Actuellement, il y en a un seul, Nathalie Kosciusko-Morizet. Sur 550 députés, seuls 11 sont ingénieurs. Il serait pourtant intéressant que des personnes compétentes dans les domaines scientifiques et techniques puissent prendre part aux discussions quand il s’agit d’énergie, d’environnement, de télécoms…
En Chine, sur 20 dirigeants, 17 sont ingénieurs. Angela Merkel a eu une formation scientifique et technique. En Angleterre, chaque ministère dispose de son ingénieur en chef… Il y a vraiment des progrès à faire en France.
SUR LE MÊME SUJET
1Commentaire
Réagir