« Notre objectif est d’apporter des solutions, pas uniquement de vendre des machines » assure Guillaume Beaunée, nouveau Pdg de Beaurain MS

Spécialisé dans la commercialisation d’équipements de process et de conditionnement pour l’industrie agroalimentaire, Beaurain MS prend un nouveau départ : Véronique Beaurain, Pdg depuis 1987, a cédé la direction et la propriété de l’entreprise familiale à Guillaume Beaunée, issu de l’équipe commerciale. Celui-ci nous raconte son expérience et évoque ses projets à la tête de cette société qui réalise un chiffre d’affaires d’une quinzaine de millions d’euros avec quinze salariés. -

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« Notre objectif est d’apporter des solutions, pas uniquement de vendre des machines » assure Guillaume Beaunée, nouveau Pdg de Beaurain MS
Guillaume Beaunée.

Emballages Magazine : Depuis septembre, vous êtes le nouveau propriétaire et principal dirigeant de Beaurain MS, cela faisait-il partie de votre plan de carrière ?

Guillaume Beaunée : Je suis arrivé dans l’entreprise en 2019, en tant que responsable commercial pour la région Nord-Est. Mais en réalité, je connaissais Beaurain MS déjà avant, en tant que client, quand je travaillais chez Saint-Michel biscuits où j’ai occupé plusieurs postes en production. C’est là que j’ai rencontré Patrice Torchin, l’actuel directeur commercial de Beaurain MS. C’est là aussi que j’ai commencé à connaître les solutions commercialisées par l’entreprise. Certaines d’entre elles comme Buhler, Sollich ou Cavanna sont des majors dans leur domaine. Cette expérience m’a aussi permis d’apprécier le sérieux de Beaurain MS, son sens du service et de l’écoute. Tout cela a fait que je suis allé vers eux quand, à un moment donné, j’ai voulu donner un tournant à ma carrière professionnelle. La question de la reprise de l’entreprise s’est posée quand Véronique Beaurain a décidé de se retirer. Nous en avions vaguement parlé ensemble à mon arrivée en 2019. J’avais, personnellement, envie de créer ma propre structure. Elle n’avait pas de successeur. Le fait que nous partagions des valeurs communes a sans doute facilité les choses.

Vous évoquez Véronique Beaurain, une personnalité bien connue dans la profession, qui est entre autres à l’origine du Secimep, le syndicat des importateurs de machines d’emballage et de process. S’est-elle vraiment retirée ?

Véronique Beaurain est toujours présente dans l’actionnariat de l’entreprise. Elle passe nous voir régulièrement au bureau. Ses conseils, issus de 40 années d’expérience, sont précieux et essentiels à la réussite de ce projet de succession.

Désormais aux commandes, allez-vous modifier la stratégie qui a été suivie jusque-là ?

Nous continuerons de nous focaliser sur notre cœur de métier qui est représenté par les équipements de process et de conditionnement pour la biscuiterie, la pâtisserie, la confiserie et le chocolat où nous avons acquis un savoir-faire qui apporte une réelle valeur ajoutée à nos clients et nos commettants. Nous ne recherchons pas de nouvelles représentations, mais souhaitons plutôt consolider les rapports avec les constructeurs avec lesquels nous travaillons déjà depuis de nombreuses années afin de nous projeter dans la durée. S’il y avait du changement ce serait plutôt dans les applications, du côté du conditionnement. Nous pensons que nous avons une réelle carte à jouer avec certains de nos commettants qui sont dans le flowpack et dans l’ensachage vertical, sur des marchés comme le surgelé, le frais, les plats cuisinés. Certaines de nos marques comme Cavanna ont développé des innovations considérables dans le domaine de la conception hygiénique des machines pour répondre aux normes de pays très exigeants comme les États-Unis. On aurait tort de ne pas apporter ce savoir-faire, acquis à l’international, au travers de nouveaux débouchés, ici en France. Un autre de nos commettants, Volpak, développe des applications pour la pharmacie. C’est également une opportunité.

"Il faut comprendre à qui l'on s’adresse pour proposer le bon matériel au bon prix."

Comment allez-vous vous y prendre pour aborder ces nouveaux marchés ?

Il y a un vrai travail de fond à accomplir. Notre offre est cohérente, car les technologies proposées dans le process correspondaient à celles proposées dans le conditionnement. Notre compétence n’est pas en doute dans ces domaines-là. Par contre, notre réputation est toute à construire si l’on va ailleurs. Aborder de nouveaux marchés signifie tout d’abord de bien former nos collaborateurs. Il faut comprendre à qui l'on s’adresse pour proposer le bon matériel au bon prix. Le marché français, dans l’alimentaire et la pharmacie, est à la fois dynamique, technique et très concurrentiel. Il faut donc apporter les bonnes réponses. Se tromper pourrait nous être préjudiciable en termes d’image de marque.

Beaucoup de vos concurrents ont tendance à proposer des solutions complètes, allant d’un bout à l’autre de la ligne de conditionnement. Dans l’alimentaire, cela se concrétise, par exemple, par une offre qui comprend le conditionnement, mais aussi le pesage, le contrôle, la robotique. Allez-vous vous adjoindre les services, ou représenter, des entreprises spécialisées dans ces domaines ?

Toutes ces spécialités, que ce soit le pesage, le contrôle ou même la robotique, exigent aujourd’hui un niveau élevé de compétences. Aurions-nous un intérêt à vendre des trieuses pondérales dans le cadre d’une ligne complète ? Non, je ne pense pas. Nous entretenons de bonnes relations avec nos confrères français que nous savons impliquer dans les projets de nos clients le cas échéant. Nous voulons continuer à nous focaliser sur le produit, sur les technologies qui permettent de le fabriquer et sur celles qui permettent de le conditionner. C’est là que réside notre expertise. Notre objectif est d’apporter des solutions, pas uniquement de vendre des machines.

"Aujourd’hui les jeunes ne se donnent pas le temps nécessaire à l’apprentissage et à la montée en compétences."

Quels sont les défis pour les années à venir ?

Le principal enjeu pour une entreprise comme la nôtre est sans doute celui des ressources humaines. Les projets sur lesquels nous travaillons sont de plus en plus complexes et importants. Il faut nécessairement de l’accompagnement lorsqu’on gère des affaires qui représentent, en moyenne, entre 500 000 euros et 1,5 million d’euros. Grâce à leurs compétences, leur expérience, leur savoir-faire technique, nos commerciaux sont capables de relever ce défi. C’est grâce à leurs compétences, finalement, que les projets aboutissent et réussissent, et que la confiance s’établit avec les clients. Mais nous arrivons à un changement générationnel. Certains d’entre eux partent ou vont bientôt partir à la retraite. Les vrais sujets concernent donc le recrutement de jeunes talents et la transmission de toutes ces compétences. Pour cela il faut du temps. Or, ce dernier point représente un réel problème. Aujourd’hui les jeunes ne se donnent pas le temps nécessaire à l’apprentissage et à la montée en compétences. Ils restent un ou deux ans, puis partent, ce qui nous oblige à tout recommencer. C’est donc un réel point de vigilance. Les métiers techniques suscitent peu de vocations en France. C’est dommage, car ce sont des métiers d’avenir.

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