Nissan visé par une enquête de la SEC sur le salaire des dirigeants
Le gendarme boursier américain a ouvert une enquête sur la rémunération des cadres dirigeants de Nissan aux États-Unis. Le 28 janvier, le constructeur automobile japonais a déclaré coopérer avec l'autorité boursière. À la suite de l'affaire Carlos Ghosn, la SEC va tenter de déterminer si Nissan a communiqué de manière précise la rémunération de ses dirigeants aux États-Unis.
Avec
\ 12h09
Mis à jour 28 Janv. 2019
Avec
Mis à jour
28 janvier 2019
L'affaire Carlos Ghosn connaît désormais un volet américain. Nissan a annoncé lundi 28 janvier coopérer avec la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain qui a lancé une enquête concernant la rémunération des cadres dirigeants du constructeur automobile japonais aux États-Unis après les révélations sur le salaire de l'ex-PDG du groupe Renault.
Nissan accuse son ancien président Carlos Ghosn, arrêté depuis le 19 novembre au Japon, de malversations financières. La justice japonaise de son côté accuse Nissan et Carlos Ghosn de minoration de revenus. L'ancien homme fort de l'alliance automobile entre Renault, Nissan et Mistubishi Motor, inculpé de trois chefs d'accusation, rejette les accusations portées à son encontre. Il a depuis été démis de ses fonctions chez les trois constructeurs.
VOS INDICES
source
Les contrôles mis en place par Nissan étudiés par la SEC
Bloomberg, citant des sources, a rapporté que la SEC avait lancé une enquête pour déterminer si Nissan avait communiqué de manière précise la rémunération de ses dirigeants aux États-Unis. Selon l'agence d'informations, la SEC cherche aussi à déterminer si Nissan a mis en place des contrôles suffisants pour empêcher des paiements indus.
Un porte-parole de Nissan a confirmé que le constructeur automobile avait reçu une demande de l'autorité de régulation américaine sans plus de précisions. La SEC n'était pas disponible dans l'immédiat pour un commentaire.
Une telle enquête de la SEC ne signifie pas que les autorités réglementaires ont constaté une infraction. Elle peut, si c'est le cas, donner lieu à des poursuites civiles contre des entreprises et leurs salariés employés. Elle peut aussi aboutir à des poursuites pénales des mois, voire des années plus tard.
La SEC a déjà mené des enquêtes sur des entreprises japonaises, dont Toyota Motor pour la gestion par le groupe automobile de problèmes de sécurité.
Action Nissan en repli
La révélation de l'ouverture de cette enquête n'est pas sans conséquences. L'action Nissan a terminé sur un repli de 0,8% contre une baisse de 0,6% pour l'indice Nikkei à la Bourse de Tokyo.
Renault a nommé la semaine dernière Jean-Dominique Senard, actuel président de Michelin, comme nouveau président du groupe au losange, et l'actuel patron opérationnel Thierry Bolloré au poste de directeur général, tournant ainsi la page de l'ère Carlos Ghosn.
Avec Reuters (Ritsuko Ando à Tokyo et Bhanu Pratap à Bangalore; Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)