Nissan réclame à Carlos Ghosn 83 millions d'euros de dédommagement
Nissan a annoncé le 12 février porter plainte contre Carlos Ghosn, son ancien patron soupçonné de malversations financières. Le groupe japonais réclame 83 millions d'euros de dédommagement à l'ancien dirigeant de l'alliance Renault-Nissan.
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\ 12h50
Mis à jour 12 Févr. 2020
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12 février 2020
Nissan demande des comptes à son ancien patron. Mercredi 12 février, le constructeur automobile japonais a annoncé avoir déposé une plainte civile contre Carlos Ghosn, devant un tribunal de Yokohama (Japon), pour fautes et activités frauduleuses. Surtout, le groupe japonais réclame un dédommagement de 10 milliards de yens (83 millions d'euros) à l'ex-PDG.
Depuis novembre 2018, à la suite d'une enquête interne, Nissan accuse Carlos Ghosn de malversations financières et d'abus de confiance. Emprisonné puis assigné à résidence au Japon, Carlos Ghosn a fui vers le Liban en décembre 2019. L'homme d'affaires réfute toujours toutes les accusations à son encontre et s'est défendu lors d'une conférence de presse en janvier.
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Nissan dénonce les "pratiques de corruption" de Carlos Ghosn
Dans un communiqué, Nissan précise qu'il s'agit d'un "montant initial" et que cette somme pourrait être revue à la hausse à l'avenir. "Cette demande d'indemnisation annoncée aujourd'hui a été calculée sur la base des coûts assumés par Nissan à cause de Ghosn et de ses pratiques de corruption pendant de nombreuses années", justifie le groupe japonais.
Ce dernier liste plusieurs usages suspects des ressources de Nissan : utilisation privée des jets de l'entreprise, versements à sa soeur et à son avocat personnel au Liban. Le calcul de Nissan prend aussi en compte les frais de justice engagés par le groupe au Japon, aux États-Unis, aux Pays-Bas et dans d'autres pays.
L'entourage de Carlos Ghosn dénonce des "manoeuvres de Nissan"
Nissan, deuxième constructeur automobile japonais derrière Toyota, a ajouté qu'il pourrait lancer une procédure judiciaire distincte concernant des propos selon lui "sans fondements et diffamatoires" tenus par Carlos Ghosn lors de sa conférence de presse à Beyrouth (Liban) début janvier.
Pour l'entourage de l'homme d'affaires, "les manoeuvres de Nissan continuent : cette plainte est rendue publique à la veille des résultats financiers du groupe japonais". "Après avoir annoncé pendant des mois, des dommages à hauteur de 35 milliards de yens, Nissan réclame aujourd'hui un montant inférieur. Sur le fond, les avocats de M. Ghosn réagiront une fois que le contenu de la plainte aura été porté à leur connaissance", précise-t-on de même source.
Avec Reuters (Naomi Tajitsu, version française, Myriam Rivet, édité par Nicolas Delame)