[Négociations commerciales] Emmanuel Macron rappelle à l'ordre la grande distribution
A l'occasion de ses vœux à l'agriculture, Emmanuel Macron est revenu sur les négociations commerciales actuellement en cours. Il a mis la pression sur les industriels et distributeurs, en menaçant de dénoncer les mauvaises pratiques.
"J'appelle les distributeurs à la responsabilité", a martelé Emmanuel Macron à l'occasion de ses vœux à l'agriculture présentés jeudi 25 janvier à Saint-Genès-Champanelle (Auvergne-Rhône-Alpes). En présence du ministre de l'Agriculture, le président est revenu sur les négociations commerciales actuellement en cours et a appelé à cesser "une guerre des prix délétère".
Emmanuel Macron a notamment menacé de dénoncer ceux qui ne respecteraient pas les bonnes pratiques. En ligne de mire : la grande distribution accusée de fixer des prix trop bas et de ne pas respecter la Charte d'engagement. Charte signée en novembre à l'issue des Etats généraux de l'alimentation et devant permettre une meilleure répartition de la valeur entre les différents acteurs de la chaîne en attendant que le projet de loi sur ce sujet soit adopté. Mais, Emmanuel Macron a déclaré avoir le sentiment que cette charte n'est pas respectée. "On ne peut pas avoir une grande distribution qui ne joue pas le jeu", a-t-il ajouté.
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Encadrement des promotions
Afin d'assainir les négociations commerciales en cours et parvenir à un accord, le président a annoncé que les ministres de l'Agriculture et de l'Economie réuniraient la semaine prochaine distributeurs, industriels et agriculteurs. Et il a d'ores et déjà prévenu qu'il dénoncerait les acteurs qui ne respecteraient pas la Charte d'engagement.
Le projet de loi issu des Etats généraux de l'alimentation, quant à lui, doit être présenté mercredi 31 janvier en conseil des ministres. Comme annoncé par le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, le texte prévoit un encadrement des promotions à 34% en valeur (soit trois articles achetés au prix de deux) et 25% en volume. Est également prévu l'expérimentation pour deux ans du relèvement du "seuil de revente à perte" à 10% (ce qui oblige les grandes surfaces à revendre un produit alimentaire au minimum au prix où elles l’auront acheté, majoré de 10%, afin de couvrir les frais de logistique et de transport auparavant assumés par les industriels et agriculteurs).
Même si cette loi est votée par le Parlement, les moyens de contrôle pour s'assurer du respect des mesures seront limités. Il faudra se contenter des moyens de l’Etat : entre la DGCCRF, le ministère de l’Agriculture et un nouveau pouvoir de contrôle donné aux agents de FranceAgrimer. En attendant, une chose est sûre, en 2018 distribution, industriels et agriculteurs, vont continuer à se déchirer autour des négociations commerciales.
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