Naval Group se rêve en "Renault-Nissan du naval" avec Fincantieri

PARIS (Reuters) - Plutôt que de devenir l'Airbus du naval, Naval Group souhaite créer avec Fincantieri une alliance sur le modèle de Renault-Nissan, avec des participations croisées, a déclaré jeudi 28 septembre le PDG du constructeur français de bateaux.

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Naval Group se rêve en
Naval Group souhaite créer avec Fincantieri une alliance sur le modèle de Renault-Nissan, avec des participations croisées, plutôt que de devenir l'Airbus du naval, a déclaré jeudi le PDG du constructeur français de bateaux, Hervé Guillou (photo). /Photo d'archives/REUTERS/Jean-Paul Pelissier

La France et l'Italie sont convenus mercredi de mettre sur pied un groupe de travail pour étudier la possibilité, d'ici juin 2018, de créer un champion européen dans le naval militaire en rapprochant Naval Group, dont Thales détient 35%, et Fincantieri. "Notre modèle n'est pas l'Airbus du naval, mais plutôt le Renault-Nissan du naval, avec des participations croisées scellant notre volonté stratégique de coopération durable complété par des projets communs porteurs de synergies et de développement", a dit à des journalistes Hervé Guillou, PDG de Naval Group.

Dans un document publié sur son site internet, le Trésor italien a de son côté dit Fincantieri et Naval Group pourraient échanger des participations allant de 5% à 10% pour sceller une future alliance navale entre Rome et Paris. "La possibilité et les modalités d'un échange entre les deux entreprises de 5% à 10% de leurs capitaux respectifs seront analysées et des mesures concrètes visant à développer des synergies seront définies et présentées aux deux gouvernements", est-il précisé dans ce document. "Cette feuille de route devrait inclure la création d'une coentreprise équilibrée au sein de laquelle des projets en commun seraient progressivement développés avec une priorité donnée aux plate-formes, systèmes et équipements de bâtiments de surface", précise encore le Trésor italien.

Dans le cadre de leur alliance créée en 1999, Renault détient 43,4% de Nissan et le constructeur automobile japonais 15% de son allié français, mais aucun droit de vote. "Pour les synergies, nous ne nous fixons pas de limites : Renault-Nissan en a fait beaucoup plus que ce qu’ils avaient promis au départ. Pour l’instant, le point de départ est de quelques dizaines de millions d’euros", a dit Hervé Guillou.

Les synergies de Renault-Nissan ont stagné pendant les dix premières années, avant d'accélérer à partir de 2009, avec 1,5 milliard d’euros cette année-là pour atteindre cinq milliards en 2016. L'objectif de l'alliance, désormais élargie à Mitsubishi, est d’atteindre dix milliards d'euros de synergies d’ici 2022.

Une alliance ouverte à d'autres

Hervé Guillou n'a d'ailleurs pas exclu de proposer à d'autres partenaires de se joindre au tandem franco-italien si leur alliance se concrétisait. "Nous démarrons tous les deux. Après il y aura de nouveau des ouvertures s'il y a des gens qui souhaitent discuter avec nous. Notre porte est ouverte", a-t-il souligné.

Thales et Leonardo sont associés à ces discussions car ils sont d'importants fournisseurs des deux groupes. Thales est par ailleurs actionnaire de Naval Group, mais ils ne font pas partie du périmètre des négociations, a-t-on précisé à l'Elysée.

Un porte-parole de Thales s'est refusé à tout commentaire sur ce point.

Naval Group satisfait de sa participation dans STX

L'annonce de la création d'un groupe de travail lors du sommet franco-italien de Lyon mercredi entre dans le cadre d'un accord destiné à solder le différend entre la France et l'Italie sur les chantiers navals STX de Saint-Nazaire, dont Fincantieri prendra le contrôle effectif. Fincantieri aura 50% du capital de STX alors que, côté français, l’Etat détiendra 34,34%, Naval Group 10%. Dans la mesure du possible, 2% irait aux salariés de STX et 3,66% aux sous-traitants locaux de STX.

Hervé Guillou s'est dit satisfait de la participation prévue pour Naval Group dans STX dans la mesure où son groupe pourra exercer ses droits prévus pour assurer la souveraineté de la France. "Ce sont des droits qui consistent (...) à avoir accès aux moyens industriels de Saint-Nazaire et à une partie du bureau d'études qui va avec", a-t-il ajouté, citant les exemples de la construction d'un porte-avions ou d'un porte-hélicoptères pour l'armée française ou pour l'export.

Pour Reuters, Cyril Altmeyer, avec Gilles Guillaume et Gwénaëlle Barzic à Paris et Francesca Landini à Milan, édité par Dominique Rodriguez

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