Nanonmatériaux: 8 ONG demandent des mesures de précaution
« Étiquetage et restriction des nanomatériaux : après la discussion, place à l'action ! » Tel est, mot pour mot, l'intitulé de la lettre ouverte transmise par huit organisations non gouvernementales (ONG) au gouvernement, lundi 17 juillet. Ces huit ONG, comprenant notamment l'association Agir pour l'Environnement et France Nature Environnement, demandent « la mise en place urgente de mesures de précaution ». « Nous sommes en effet tous exposés, le plus souvent sans le savoir, à toutes sortes de nanomatériaux présents dans des produits de beauté, vêtements, aliments, médicaments, détergents, etc. Or ces matériaux extrêmement petits, réactifs et très largement utilisés présentent des risques pour la santé et pour l'environnement qui suscitent des inquiétudes très fortes », soulignent les signataires de cette lettre. En conséquence, les ONG demandent la mise en place immédiate de « trois grandes mesures préconisées en vain depuis trop longtemps par les associations mais aussi par la communauté scientifique et les agences sanitaires » : l'interdiction temporaire des nanoparticules de dioxyde de titane dans le colorant E171, « le temps de mettre sur pied une procédure plus générale d'autorisation de mise sur le marché des nanomatériaux en France », une meilleure information des consommateurs passant notamment par le respect et l'élargissement de l'obligation d'étiquetage, et l'assurance d'une vraie traçabilité des nanomatériaux et des produits qui en contiennent, « en améliorant le registre français R-nano ». Ce registre impose, depuis 2013, la déclaration obligatoire des substances à l'échelle nano fabriquées, importées ou mises sur le marché en France. La publication de cette lettre ouverte intervient quelques jours après que le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé, le 13 juillet, le lancement d'un programme, conjoint avec l'Allemagne, de recherche et de développement industriel dans le domaine des nanotechnologies, à l'occasion d'un conseil des ministres franco-allemand. Les nanoparticules, qui sont de l'ordre de l'infiniment petit (1 milliardième de mètre, soit 10 000 fois plus petit qu'un grain de sel) sont fortement susceptibles de franchir les barrières physiologiques (peau, muqueuses) et de s'accumuler dans nos organes (poumons, reins, cerveau, etc.).