[Muse industrielle] La fabrique du vivant, penser un monde sans plastique
La nature comme alternative au plastique ? C’est la vision que propose le Centre Pompidou dans son exposition La fabrique du vivant, qui se termine le 15 avril. Elle explore les manières de créer artificiellement le vivant et de l’utiliser.
Drôle de chaise. C’est la première œuvre que le visiteur remarque en arrivant à l’exposition La fabrique du vivant, au Centre Pompidou, à Paris. Peut-on parler d’œuvre, d’ailleurs ? C’est une chaise. Seulement, elle a été fabriquée en mycélium de champignon. Pour Olivier Zeitoun, co-commissaire de l’exposition, qui se termine le 15 avril, toutes les œuvres présentées s’intéressent à cela : "Imaginer des remplacements au plastique."
Architectes, artistes et designers
L’exposition rassemble 47 créateurs, tous contemporains, qui sont artistes, architectes ou designers. Se côtoient installations artistiques et projets de bio-ingénierie. Le visiteur peut méditer devant Skin Pool de Pamela Rosenkranz, ce bassin qui "contient de l’eau, de la cellulose et des produits qu’on absorbe tous les jours, comme les colorants alimentaires, décrit le co-commissaire de l’exposition. Il est de la couleur de certaines peaux européennes, utilisée comme standard de bonne santé dans la publicité : cela parle de cette surface vivante traversée par les produits chimiques".
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Il peut aussi s’intéresser au fonctionnement des "bio-façades" créées par la société XTU Architects, qui vont équiper un bâtiment en construction dans le XIII e arrondissement parisien. Ces blocs remplis de micro-algues produisent de l’oxygène. "Ils permettent aux architectes d’intégrer le vivant dans le processus de construction", analyse Olivier Zeitoun.
Plus terre à terre, le chaland s’imagine une vie où la nature a trouvé une place nouvelle. S’asseoir sur ce tabouret en fibres végétales et mycélium de pleurotes, boire dans ces bols en algues imprimés en 3D, s’éclairer avec cette lampe, qui fonctionne avec l’électricité produite par les bactéries qu’elle contient. "Ce sont des objets fonctionnels, que l’on peut utiliser", assure l’organisateur.
Interpeler le public
En naviguant entre design, art et technique, le spectateur remarque les sons d’une vie animale. Il tend l’oreille, entend des bêtes indéfinissables bouger, se cacher et parfois s’emballer et courir tout autour de lui. Cette installation sonore a été créée par le compositeur Jean-Luc Hervé. "Ce sont des animaux conçus numériquement qui interagissent avec le public grâce à des capteurs, explique le co-commissaire. Ils sont craintifs, ils réagissent aux déplacements des visiteurs et se font discrets lorsqu’il y a du monde. C’est un biotope technologique, collectif à toutes les salles de la galerie."
Les quatre salles abordent la conception à partir de biomatériaux, l’architecture bio-computationnelle, la recherche scientifique ou encore la programmation du vivant. "On a essayé de rassembler toutes les personnes qui avaient produit et créé sur les sujets autour de la recréation artificielle du vivant et des biotechnologies", raconte l’organisateur.
Après près de deux ans de préparation, cette exposition a su attirer de nombreux visiteurs. "C’est un thème porteur, qui a vraiment trouvé son public. Cette dimension du vivant dans tous les champs de la création, c’est un sujet qui a vraiment interpelé le public", se félicite, à raison, Olivier Zeitoun, qui a organisé La fabrique du vivant avec Marie-Ange Brayer.
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