Monte dei Paschi baisse en Bourse, crainte de nationalisation
MILAN (Reuters) - Banca Monte dei Paschi di Siena recule lundi à la Bourse de Milan, où les opérateurs sont de plus en plus nombreux à craindre que la plus vieille banque du monde ne doive en passer par la case nationalisation pour assurer sa survie.
Près d'une heure après l'ouverture des échanges, l'action cédait 1,21% à 0,1709 euro après avoir touché un plus bas de séance à 0,1620 euro.
De nombreux investisseurs, emmenés par la Fondation Monte Paschi di Siena, principal actionnaire avec 33,5% du capital, ont décidé samedi de reporter une augmentation de capital de trois milliards d'euros censée éviter à la banque de passer sous contrôle public.
Monte Paschi doit lever des capitaux pour rembourser l'aide de 4,1 milliards d'euros reçue de l'Etat italien au début de l'année, alors que la crise de la zone euro et de lourdes pertes sur le marché des produits dérivés menaçaient sa solvabilité.
Le groupe, numéro trois du secteur bancaire italien, a vu sa capitalisation boursière fondre au fil des mois, au point que celle-ci est désormais inférieure au montant de l'augmentation de capital projetée.
La direction, conduite par le président Alessandro Profumo et l'administrateur délégué Fabrizio Viola, voulait lancer l'appel au marché dès janvier, mais les actionnaires ont décidé de repousser l'augmentation de capital après le 12 mai.
La Fondation, à but non lucratif et étroitement liée aux milieux politiques de Toscane, souhaite en effet disposer de plusieurs mois pour tenter de vendre sa participation.
L'augmentation de capital fait partie des conditions posées par la Commission européenne à son feu vert à l'aide publique reçue au début de l'année. Si la banque ne parvenait pas d'ici la fin 2014 à lever les trois milliards prévus, le Trésor convertirait en actions les obligations qu'il détient, ce qui équivaudrait à une nationalisation.
Monte Paschi, qui prévoit de supprimer 8.000 postes et de fermer 550 agences, a prévenu quant à elle qu'un report de l'augmentation de capital renchérira de 120 millions d'euros au moins la charge des intérêts sur les dettes dues à l'Etat.
Valentina Za, Nicolas Delame et Marc Angrand pour le service français, édité par Dominique Rodriguez