L'e-commerce et les places de marché
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Sommaire
RETOURS GAGNANTS POUR SAP ET PEOPLESOFT
e-commerce
Vente en ligne LE DILEMME DES MARQUES
Relation Client L'"e-mail marketing" pour PME
Itipi : Tester la montée en charge de sites web
Covisint dopé par le soutien de PSA Peugeot Citroën
e-commerce
Créer son catalogue en ligne
Mieux vendre grâce aux jeux
Troquer ses surplus en ligne
Investissements industriels
Places de marché : Industry Suppliers en panne de financement
Location : Du logiciel aux services Web
Investissements industriels
Places de marché : pas facile de trouver le bon modèle
La signature électronique sur la ligne de départ
Ariba chasse sur les terres d'i2
Industrie
Comment acheter sur les places de marché
Investissements industriels
Internet : qui trouve encore des capitaux ?
Investissements industriels
Usinor, Rhodia, Schneider et TMM, ensemble sur le Web
Les enchères en ligne sous la coupe d'Ebay
De nouveaux outils pour sécuriser les paiements sur le net
Des cybermarchés sur les intranets
L'essor des ventes sous marque blanche
e-commerce
Pixibox mise sur les coupons virtuels
XML, langage phare de l'e-business
FreeMarkets tente d'associer conseil et enchères en ligne
Les tendances s'affichent sur le Net
Investissements industriels
KoobuyCity Rien ne sert de courir...
Pepsi remporte la bataille de la soif
Un cybermarché dédié aux fournitures
e-commerce
Places de marché : veiller aux garanties
Technos et Innovations
Ariba dopé par l'essor des places de marché
Renault veut communiquer on line
La location d'applications peine à décoller
WelcomeOffice met les fournitures de bureau en ligne
Commerce
Jacquet Industries mise sur l'e-commerce
Séduire les seniors
CanalCE.com cible les CE
Premières difficultés pour Priceline
Investissements industriels
Un procès à défaut de stratégie Internet
Le nouvel espéranto du Web
L'e-printing veut séduire les PME
La confiance dans l'Internet passe par des normes spécifiques
Agro
Les industriels de l'agroalimentaire s'affrontent sur le Net
Technos et Innovations
Places de marché : Qui sera le leader du 'B to B' ?
Un standard à vocation universelle
Telemarket tire profit de son expérience du Minitel
Orange Art mise sur le "B to B"
Auchan se lance, Carrefour lève le pied
Commerce
L'e-commerce adopte les mini-messages
Éco - social
La saga d'Amazon continue avec la vente de voitures
Une place de marché au secours des CE
Les 'Beenz' à l'assaut du Web
Jouer, gagner, acheter
De nouveaux initiateurs d'achats
Technos et Innovations
Les Webcoupons s'échangent
Textile - Habillement
Le textile dopé par Internet ?
L'immobilier muscle son offre
Se former en ligne
SAP en pleine période de transition
Investissements industriels
Invensys sauve Baan de la faillite
Assurer ses transactions
Commerce
Chimie : Création d'une nouvelle plate-forme d'e-commerce
Sécurité : Certifier pour acheter en toute sécurité
Investissements industriels
Les premiers développements de l'" e-chimie "
Déstocker sur Internet
Commerce
Les marchés entrent dans l'ère de l'e.commerce
Commerce
E-commerce : Choisir son système de paiement (07 novembre 2001)
La " révolution Internet " provoque une forte rupture culturelle
Commerce
La Carte bleue perd son crédit
Produits culturels
Commerce
e-Commerce en France
Des robots pour comparer
Equipement de sécurité
Se prémunir contre les risques de piratage
Indicateur : Le bond en avant du capital-risque
Consommation
Biens de consommation
Les systèmes communiquent grâce à Iona
Informatique
Informatique : Sage mise sur Ubiquis pour gagner Internet
Le B-TP tisse sa toile
Investissements industriels
Internet envahit la mécanique
Investissements industriels
Achats : Les concurrents surfent sur les mêmes pistes
Investissements industriels
Internet rebat les cartes de la logistique
Commerce
Commerce électronique : Toujours plus de ventes en ligne
Investissements industriels
Acheter ou vendre son électricité : tout va bouger
Le prix de la fidélité
Flexicom multiplie les devises
Commerce
Trintech, pionnier du m-Commerce
Baltimore Technologies, l'expert en sécurité
Les constructeurs se cherchent un modèle Internet
Profiter de l'affiliation
e-commerce
Internet : Premier avertissement sans frais
Les clients parlent aux clients
Investissements industriels
Moins de casse, mais de nouveaux risques
Un profil universel des internautes
Dans le creux de la vague
Télécoms
L'accord Vivendi-Vodafone décrypté
Commerce
BEA Systems le 'plombier' de l'e-commerce
Le langage XML décloisonne l'informatique
Alaxis adapte son offre à l'internaute
Internet se paie Hollywood
Le Web fait sa publicité
Investissements industriels
La Poste : Gros défis, petits moyens
Autodesk se refait une santé sur Internet
Technos et Innovations
Intégrer la biométrie
L'industrie passe à l'ère post - PC
Investissements industriels
Quand les industriels jouent les capital-risqueurs
Année test pour l'e-Noël
Investissements industriels
Le pari de l'explosion des services sur les mobiles
Rassembler pour moins payer
Les cartes à puce de seconde génération en pleine effervescence
La Fnac à fond sur le Web
L'Hexagone et le 'New Age'
Le Web s'immisce partout
Investissements industriels
SAP joue son avenir sur Internet
Le 'B to B' fait son marché
Commerce
Quels transporteurs pour l'e.commerce ?
Trois manières d'organiser et de gérer ses flux
Transports et logistique
Quelle logistique pour les achats en ligne ?
Technos et Innovations
Un bureau virtuel sécurisé
PPR se dote d'une filiale Internet
Investissements industriels
Thomson Multimédia Les clés du redressement
Parer aux trous de mémoire
Commerce
La Poste s'adapte au commerce en ligne
Les réseaux d'affiliés stimulent les ventes
Des sites et des chartes
La signature électronique bientôt reconnue
Sun joue la carte de la gratuité sur Internet
Les sites veulent rassurer les internautes
Investissements industriels
Créer son business avec Internet
Investissements industriels
Pluie d'euros sur les entreprises Internet
Les trois défis Internet de Compaq
Internet : la cryptologie en voie de libéralisation
Investissements industriels
Sophia-Antipolis en quête d'un nouveau souffle
Une boutique virtuelle en kit et en ligne
Les nouveaux risques informatiques
La nouvelle poule aux oeufs d'or
Imediation 'booste' la cyberdistribution
Commerce
Les réseaux anticipent l'explosion du commerce électronique
Des services sur les téléphones portables
Porte-monnaie électronique : vers une standardisation
Commerce
SAP se lance dans le commerce électronique
Auto
Automobile : Les constructeurs européens accélèrent sur le Web
Comment Internet bouleverse l'industrie de la musique
L'Internet gratuit fait ses premiers pas en France
Commerce
Un standard pour le commerce électronique
Commerce
La voix du commerce électronique
Les certificats numériques arrivent en France
Des labels de confiance
Avec une croissance économique de l'ordre de 3 %, les entreprises contraintes au dépôt de bilan sont beaucoup moins nombreuses. Mais, entre fusions-acquisitions, survalorisation boursière et folie Internet, les sociétés marchent sur des oeufs. Attention,
La " nouvelle économie " chasse l'ancienne. Gare aux " cartons " ! Lainière de Roubaix en France, Philip Holzmann en Allemagne. A elles seules, ces deux entreprises " fin de siècle " - par son activité pour la première, par son actionnariat pour la seconde -, résument le bilan des faillites en 1999. L'année dernière, la plupart des sociétés qui sont tombées représentent, comme le disent les experts avec cynisme, " des dossiers prévus ou tout du moins attendus " : le groupe de chaudronnerie BSL Industries, le négociant de machines-outils Nauder - " une affaire malade depuis longtemps " -, les Mines de Salsigne, Paul Mausner dans l'habillement, les transporteurs routiers Aubry et Resano (voir page 48). Clientèles vieillissantes, activités de plus en plus " Made out France ", pertes financières récurrentes, impréparation de la succession du " pater familias "..., classique ! A plus ou moins longue échéance, l'issue était fatale. Au-delà de ces " morts annoncées ", la sinistralité est en forte décrue, signe que la plupart des entreprises françaises ont su s'adapter à la nouvelle donne économique mondiale. Pas question pour autant de crier victoire ! Pour la première fois depuis 1990, les dépôts de bilan sont retombés sous la barre des 50 000, à 48 527 faillites, selon le récent bilan annuel d'Euler-Sfac. Par rapport à 1998, déjà un bon cru, la baisse atteint 11 %. Et, contrairement à l'an dernier, marqué par la banqueroute de la Russie et la crise des pays asiatiques, l'horizon de l'économie mondiale est plus dégagé. Dans l'Hexagone, le moral des ménages, les investissements et les carnets de commandes des entreprises sont au bon fixe. Pas question pour autant de crier victoire ! " Nous sommes à un niveau au-dessous duquel nous ne descendrons pas. C'est le niveau d'étiage ", affirme Philippe Chalmin, conseiller économique chez Euler-Sfac. D'autant que, comme le souligne la dernière enquête trimestrielle de Dun & Bradstreet, les ravages causés par les intempéries de la fin de l'année pourraient provoquer une recrudescence des défaillances dans les prochains mois. " Les banques accepteront une année de perte, mais pas deux ", prévient Thierry Millon, chargé d'études chez Dun & Bradstreet. La remontée du prix des matières premières, pétrole en tête, pourrait également fragiliser un certain nombre d'industriels dans les biens d'équipement et de consommation, incapables de répercuter la hausse sur leurs clients. Des filières surexposées Surtout, le taux de défaillances reste 2,2 fois supérieur à celui des années 80. Ces dix dernières années, 581 451 entreprises ont déposé le bilan, alors que, dans le même temps, le nombre de nouvelles entreprises particulièrement vulnérables les trois premières années a diminué. Certes, dans l'industrie, les défaillances reculent. Mais beaucoup moins vite que dans les autres secteurs : - 7 % en 1999, contre - 11 % pour le commerce, - 10 % pour le B-TP, - 10 % pour les services aux entreprises, - 8 % pour les transports. Certaines filières restent particulièrement fragiles, comme celle de la viande, toujours victime des effets de la crise de la " vache folle ", du poulet à la dioxine et des surproductions porcines. Touché plus tardivement, le textile-chaussures continue, lui, de subir les effets de la crise asiatique. Avec, en amont, la liquidation judiciaire des Etablissements Jean Valette en novembre (105 millions de francs de chiffre d'affaires). L'aval souffre également : faillites du fabricant de mode enfantine Albert (443 millions de francs de chiffre d'affaires) et du chausseur Sacair (699 millions de francs de chiffre d'affaires), démantelé à la suite de plusieurs plans de cession. La perspective des trente-cinq heures et le remboursement des aides du plan Borotra à partir du 1er avril ne devraient guère arranger les choses. Concurrencée par les sud-coréens, la chaudronnerie connaît les mêmes difficultés ! Une défaillance remarquée, celle du numéro 1 français, BSL Industries. Le commerce de gros de produits alimentaires comme celui de biens industriels ne sont pas mieux lotis : une vingtaine de faillites de sociétés de plus de 100 millions de francs de chiffre d'affaires, en particulier celles de Sodialim-Clemente et du groupe Jean Wavrant dans l'alimentaire, de Theta Scan dans l'informatique... Sans compter le plus gros dérapage de l'année, celui du négociant d'huile d'olive Frahuil à Marseille (1,4 milliard de francs de chiffre d'affaires), liquidé moins d'un mois après sa cessation de paiements. C'est que, pris en étau entre les puissantes centrales d'achat des géants de la grande distribution et des industriels qui intègrent de plus en plus l'aval, et menacés par Internet, les grossistes ont de plus en plus de mal à prendre leurs marques. A méditer, la persistance des gros " cartons ". Les faillites de sociétés de plus de 100 millions de francs de chiffre d'affaires restent élevées. Un peu moins nombreuses qu'en 1998 (77, contre 83), ces grosses défaillances n'en sont pas moins plus lourdes de conséquences : les deux premières, Frahuil et Cerplex, dépassent le milliard de francs de chiffre d'affaires, et huit sont des entreprises de plus de 500 millions de francs de chiffre d'affaires. Soit, selon Euler-Sfac, un volume d'affaires de 19 milliards de francs, en hausse de près de 20 %, et un effectif de 14 000 salariés. Des défaillances de rupture Signe des temps, ces sociétés ne tombent pas forcément sous le couperet de la conjoncture économique, mais sont victimes de la recomposition de leur environnement. Evoluant sur un marché en progression, Frahuil a subi un désengagement des banques espagnoles, en pleine recomposition stratégique. " Nous allons vers des défaillances de rupture : de grosses PME pourront décliner si elles se trompent de stratégie ; à l'inverse, des petits, s'ils ont bien visé, feront un carton ", avance William Nahum, président de l'Ordre des experts-comptables d'Ile-de-France. Pour preuve : aux Etats-Unis, la croissance économique la plus longue du pays en temps de paix n'empêche pas une sinistralité élevée. C'est que, dans une économie désormais mondialisée, les entreprises évoluent sur un sable de plus en plus mouvant. Un mouvement qui n'est pas près de s'arrêter avec l'explosion des fusions-acquisitions de grands groupes. Et leurs conséquences sur leur environnement : remise en cause de partenariats, rationalisation du nombre des fournisseurs, pression accrue sur les prix... C'est l'une des raisons des déboires de BSL Industries, victime du gel des investissements des grands pétroliers, en pleine fusion, et du retard de règlement de certains d'entre eux. " Nous allons continuer de voir de grosses défaillances. Ce ne sont pas les petites sociétés qui sont inquiétées par les fusions-acquisitions, mais des entreprises moyennes qui avaient déjà un pied à l'international et qui vont se retrouver en compétition avec de nouveaux groupes ", estime Thierry Millon, de Dun & Bradstreet. Subir la loi de la mondialisation D'autant que la surenchère entre raiders contribue à l'envolée du prix des " cibles ", contraignant les PME en mal de taille critique à payer au prix fort leur croissance externe. Au risque d'être étouffées au moindre retournement de leur marché. De quoi rappeler les opérations à effet de levier (LBO) du début des années 90 que l'on retrouve aujourd'hui au tapis, comme le fabricant de papier diazo lyonnais Photogay, acheté en 1991 par le groupe Unic SA et aujourd'hui liquidé. Idem pour le chausseur Gep-La Fourmi, en redressement judiciaire depuis l'automne, et qui n'a jamais su digérer l'achat de La Fourmi en 1995. De plus en plus souvent contrôlées par des actionnaires étrangers, les entreprises françaises subissent également la loi de la mondialisation. Le fabricant de fenêtres en PVC Fermoba (750 millions de francs de chiffre d'affaires) a ainsi été " lâché " par Kömmerling, sa maison mère allemande, en proie aux difficultés financières. Tout comme Cerplex, filiale française de l'américain Cerplex Group, vraisemblablement " sacrifiée " au recentrage de ce dernier sur ses marchés anglo-saxons. Les grosses faillites de 1998 étaient majoritairement des entreprises familiales. En 1999, la moitié sont des sociétés à capitaux étrangers. " Leurs groupes réorganisent leurs sites de production comme nous restructurons les nôtres à l'étranger ", analyse Thierry Millon, de Dun & Bradstreet. Le moindre faux pas peut tourner à la catastrophe Plus internationales et médiatiquement exposées, les entreprises ont aussi de moins en moins le droit à l'erreur. Pollution, empoisonnement accidentel, développement durable..., l'opinion publique, les médias et les Pouvoirs publics sont de plus en plus sensibles à ces questions. Le moindre faux pas a vite fait de tourner à la catastrophe. TotalFina en fait les frais avec l'" Erika ". Après le décès de consommateurs de rillettes contaminées par la listéria et vraisemblablement fabriquées par Coudray, filiale du groupe Paul Prédault, ce sont tous les fabricants qui sont déstabilisés : le marché s'est effondré de près de 50 % depuis janvier. Face à ces risques, la taille n'y fait rien. Car, à l'heure d'Internet, la prime n'est plus au mastodonte, mais au plus rapide et au plus créatif. En témoignent les Alibaboo et autres Yahoo ! développés en dehors des grandes entreprises traditionnelles par de jeunes " hippies ". Obéissant à leurs propres " business-models ", ces nouveaux barbares bousculent les schémas économiques et court-circuitent les intermédiaires. Qui aurait imaginé le mariage d'AOL, créée en 1985, avec Time Warner ? Le jeu ne fait que commencer, avec son lot de gagnants et de perdants... Le consommateur redouble de vigilance Rillettes à la listéria, oeufs à la salmonelle, poulets à la dioxine... Quelques lots contaminés suffisent à créer la défiance des consommateurs. Et à jeter l'opprobre sur toute une filière. Que l'on soit un géant comme Coca-Cola ou une PME comme le fabricant de rillettes Coudray (groupe Paul Prédault), nul ne peut s'affranchir du risque zéro. Les mégafusions affectent les fournisseurs Des fusions-acquisitions en hausse de 40 % en Europe l'année dernière : après les Etats-Unis, l'Europe est à son tour saisie par la " mégamania ". Passés sous silence dans les dossiers d'analyse, ces mariages (ci-dessus, celui de Carrefour et Promodès) ne sont pas sans conséquence sur leur environnement : rationalisation des fournisseurs, remise à plat des partenariats, voire augmentation des délais de paiement en cas de refonte des systèmes de reporting. La valorisation des actifs tourne à la bulle spéculative La valorisation boursière de Bouygues Telecom multipliée par cinq en six mois, des abonnés des différents réseaux de téléphonie mobile évalués entre 65 000 et 80 000 francs, selon les analystes, malgré leur volatilité croissante... Rattrapant les tarifs américains, la valeur des actifs des entreprises - cotées ou non - explose (ci-dessus, une salle de marché). Spéculation boursière, abondance de capitaux et engouement pour la " Net économie " expliquent ce phénomène. L'e-business bouscule les positions acquises " A partir d'aujourd'hui, celle qui fut la première start-up va retrouver son esprit de start-up. " La dernière campagne publicitaire de Hewlett-Packard (ci-desssus) est à l'image du désarroi des grands groupes face à la déferlante des start-up Internet. Obéissant à leurs propres " business models ", ces nouveaux barbares court-circuitent les intermédiaires et bousculent les situations acquises. La prévention fait des progrès Gep-La Fourmi, Meccano... Avant d'être placées en redressement judiciaire, toutes ces sociétés avaient fait l'objet d'un mandat ad hoc. Malgré l'échec de ces dossiers déjà fortement compromis, la prévention des entreprises en difficulté, telle qu'elle est prévue par la loi de 1984 et renforcée par celle de 1994 - nomination d'un mandataire ad hoc ou conciliateur -, progresse. Selon les premiers résultats de l'étude de Deloitte & Touche Corporate Finance réalisée en mars dernier et portant sur les ouvertures de procédures collectives en 1998 auprès de 136 tribunaux de commerce (33 143 entreprises), 53 % des conciliations prononcées ont ainsi débouché sur un accord entre l'entreprise et ses différents partenaires (banques, administrations...). C'est d'ailleurs dans les tribunaux ayant mis en place une cellule de prévention que les chances de réussite sont le plus élevées. Au total, 580 mandats ad hoc et 218 conciliations ont été recensés en 1998. Ces procédures représentant une part croissante des solutions de restructuration des sociétés les plus importantes. EXTERNALISATION DE FILIALES : ATTENTION, UN PRÉCÉDENT À HAUTS RISQUES ! Le dossier CMS va-t-il créer un précédent pour les grands groupes en mal d'externalisation ? Plus de trois mois après la liquidation judiciaire de son ancien établissement de chaudronnerie du Havre, Alstom s'est engagé à verser près de 30 millions de francs à ses 177 ex-salariés dans le cadre d'un plan d'accompagnement social et 4,5 millions de francs au mandataire liquidateur au titre des créanciers. Une première. Les faits remontent à 1992. A l'époque, GEC-Alstom cède CMS à BSL Industries, un groupe de chaudronnerie constitué à coups de reprise d'activités de grands groupes. Moyennant la reprise du personnel, Alstom garantit à BSL Industries un volume de travail jusqu'en septembre 2000 et l'octroi d'aides financières. Une pratique largement répandue dans les grands groupes. Alstom règle ainsi proprement un problème social délicat, le repreneur s'assurant des activités à bon compte tout en ayant le temps de trouver de nouveaux débouchés. " C'est une sanction de notre approche du droit social. C'est tellement long et contraignant de fermer un site que l'on préfère passer le problème à d'autres ", analyse un consultant du département restructurations d'un grand cabinet de conseil. L'ennui, c'est que, dans le cas d'Alstom, les choses se gâtent en octobre avec le dépôt de bilan de BSL Industries et la liquidation judiciaire de CMS. Les salariés de CMS attaquent alors Alstom, toujours lié à BSL par des contrats commerciaux, en référé devant les prud'hommes. Ces derniers leur donnent gain de cause, estimant que le fabricant de matériels roulants reste responsable de ses ex-salariés. En janvier dernier, les parties ont finalement trouvé un terrain d'entente et signé un protocole d'accord, Alstom acceptant de " verser les sommes correspondant à l'apurement de ses engagements ". De quoi faire réfléchir bon nombre de grands groupes. " Si les grandes entreprises ne peuvent plus gérer leurs problèmes sociaux de façon intelligente, on risque d'en voir certaines déposer le bilan de leurs filiales ", avance ce consultant. LA DIFFICILE RÉFORME DE LA JUSTICE COMMERCIALE Après l'échec de la révision constitutionnelle du Conseil supérieur de la magistrature, la réforme de la justice commerciale prend elle aussi du retard. Présentée en octobre 1998 par Elisabeth Guigou et Dominique Strauss-Kahn au lendemain de la révélation de nombre d'" affaires ", ce vaste chantier doit permettre de moderniser et de donner plus de transparence à la justice rendue aux entreprises. Concernés au premier chef, les tribunaux de commerce devaient initialement faire l'objet d'un projet de loi présenté en Conseil des ministres avant fin 1999. Il est toujours en attente. La " concertation " a en effet mal tourné. Elle s'est terminée par la démission en force des juges consulaires lors des audiences solennelles de rentrée des tribunaux : 735 démissions individuelles, selon la Conférence générale des tribunaux de commerce ; 397 selon la Chancellerie. Trente-cinq tribunaux de commerce ont même démissionné collectivement (Poitiers, Chartres, Reims, Avignon, Carcassonne...), renvoyant les affaires devant les tribunaux de grande instance. Les juges consulaires refusent notamment que la présidence des formations de jugement commerciales soit confiée à des magistrats professionnels pour les gros litiges (procédures collectives, contentieux). Deux autres volets de la réforme devraient entrer en vigueur " ce trimestre " : l'achèvement de la carte judiciaire après la suppression d'un premier volant de trente-six tribunaux de commerce depuis le 1er janvier et une loi réformant la profession d'administrateur judiciaire et de mandataire liquidateur. Restera ensuite la révision des lois de 1984 et de 1985 sur le traitement des entreprises en difficulté. LES CAUSES DES PLUS GROSSES FAILLITES EN 1999 Les huit plus grosses défaillances de 1999, en chiffres d'affaires consolidés Retrait des banques FRAHUIL (négoce d'huile d'olive) 1,474 milliard de francs de CA (1997) RJ* Juin 1999 LJ** Octobre 1999. Difficultés financières de la maison mère CERPLEX (réparation et reconditionnement d'équipements informatiques et électroniques) 1,048 milliard de francs de CA (1997) RJ* Juillet 1999 LJ** Octobre 1999. Course à la taille et erreurs de gestion BSL INDUSTRIES (chaudronnerie) 831 millions de francs de CA (1998) RJ* Septembre 1999. Liquidation de CMS et de CVS. Marché vieillissant et management insuffisant GROUPE NAUDER (commerce de gros de machines-outils et de machines agricoles) 771 millions de francs de CA (1998) RJ* Septembre 1999. Désengagement de la maison mère et course à la part de marché GROUPE FERMOBA (fabrication et installation de fenêtres en PVC) 750 millions de francs de CA (1998) RJ* Décembre 1999. Concurrence asiatique et délocalisation mal maîtrisée GROUPE SACAIR (fabrication de chaussures) 699 millions de francs de CA (1997) RJ* Janvier 1999 Reprises de Sacair, Dely et Sofadis par les italiens Gallo et Marcello, de Rivabel par ses cadres, de Sodeco par JB Martin, de Dresco par Eram. Défection des fonds de pension anglo-saxons actionnaires KONTRON INSTRUMENTS (fabrication de matériel médical) 605 millions de francs de CA (1998) RJ* Janvier 1999. Cession de la principale activité à un fonds mené par Charterhouse. Déclin du papier diazo et croissance externe trop ambitieuse UNIC SA (Regma et Photogay Technologies ; production de papiers spéciaux et négoce de matériels pour bureaux d'études) 505 millions de francs de CA (1997) RJ* Janvier 1999. Liquidation de Photogay Technologies. * RJ : Règlement judiciaire ** LJ : Liquidation judiciaire Source : Euler-SFAC - " L'Usine Nouvelle "
Trophée
TROPHÉES DES USINES 2021
100% digital , live et replay - 27 mai 2021
Gestion industrielle et Production
Déposez votre dossier avant le 26 février pour concourir aux trophées des usines 2021
Conférence
MATINÉE INDUSTRIE DU FUTUR
100% digital , live et replay - 27 mai 2021
Gestion industrielle et Production
Comment rebondir après la crise 2020 et créer des opportunités pour vos usines
Formation
Espace de travail et bien-être des salariés
Paris - 01 juin 2021
Services Généraux
Optimiser l’aménagement du bureau