Microscopie : L’Institut Curie, le CNRS et Nikon, un partenariat unique en France pour scruter le vivant
L’institut Curie, Nikon et le CNRS ont renouvelé le 13 mai leur partenariat concernant la plateforme d’imagerie scientifique Nikon à Institut Curie-CNRS. Une collaboration entre industriel et chercheurs qui portent ses fruits, tant du point de vue de la recherche que de celui de l’innovation industrielle.
On ne change pas une équipe qui gagne. L’institut Curie, le CNRS et Nikon ont annoncé le 13 mai le renouvellement de leur partenariat autour de leur plateforme d’imagerie scientifique de pointe : le Nikon Imaging Center à l'Institut Curie-CNRS. Doté de 9 systèmes de microscopie de nouvelle génération, ce centre d’imagerie optique du vivant situé à Paris est l’un des plus avancées de l’Hexagone. « Lorsque nous avons débuté notre partenariat avec Nikon, il y a maintenant 15 ans, nous avions pour objectif de mettre en place un outil - certes performant - mais surtout évolutif », pointe Franck Perez, directeur de recherche CNRS et responsable scientifique du centre. « L’imagerie cellulaires est un domaine très dynamique et où les équipements peuvent vite devenir obsolète. Nous avions besoin d’un partenaire capable de s’adapter rapidement. Nous sommes dans une logique de co-développement ».
Plus de 300 publications scientifiques
Avec les outils de cette plateforme, dont certains sont testés avant même leur mise sur le marché, les scientifiques peuvent observer les structures biologiques les plus complexes et suivre les mouvements dynamiques des cellules, pour mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre. Le centre d'imagerie est aujourd’hui à l’origine de plus de 300 publications scientifiques.
La plupart des systèmes de microscopie utilisent le principe de la fluorescence : un gène extrait d’une protéine de méduse, la GFP, émettant une fluorescence lorsqu’elle est soumise à certaines longueurs d’ondes lumineuses, est utilisée comme traceur pour mettre observer sélectivement certaines cellules.
Coupe caudale d'un cerveau de murin. Les noyaux des cellules souches, marqués en orange, sont entremêlés de membrane cellulaire marquée en magenta, sur une forêt de noyaux marqués en verts.
Sur la plateforme, plusieurs microscopes confocaux, dont les appareils A1R HD25 et AX R offrant le plus grand champ de vision du marché, allient rapidité d’acquisition et précision. Certains disposent d’un incubateur, qui permet de contrôler l’environnement des cellules à observer. Les microscopes cofoncaux sont utiles pour l’analyse de spécimens biologiques épais comme des tissus, des organes ou encore des cellules entières.
Observer la cinétique des cellules
Le centre possède également un poste d’imagerie intravitale multiphotonique, mis au point en étroite collaboration avec l’Institut Curie. Il permet d’étudier des organismes entiers vivants. « C’est la véritable révolution de ces dernières années : pouvoir observer des cellules vivantes, et analyser leur interactions en temps réel », met en avant Vincent Fraisier, responsable technologique du centre d'imagerie.
Pour cela, la plateforme est également équipée d’un système de vidéomicroscopie 4-5D qui offre la possibilité d’effectuer un suivi cinétique des cellules sur des temps longs. « Il permet l’étude détaillée des processus biologiques impliqués dans diverses pathologies, tels que la migration, la croissance, la prolifération ou encore la mort cellulaire », explique l’institut Curie dans un communiqué.
L’automatisation et l’IA arrivent
Dernier arrivé sur la plateforme, il y a tout juste un an, le système Lipsi est un équipement unique en France. Entièrement automatisé, il offre un gain de temps aux chercheurs, lorsqu’il est question de cribler est d’analyser des centaines de milliers d’images. Le système est capable de loger un grand nombre de plaques à puits multiples et de les analyser simultanément. Ce dispositif est par exemple utilisé pour la recherche de médicaments inhibiteurs de l’enzyme TREX1 responsable de certains cancers du sein.
Pour un industriel comme Nikon, ce partenariat permet de muscler sa capacité d’innovation. Ces dernières années, le volet traitement de l’image a gagné en importante, avec notamment l’usage de l’intelligence artificielle pour repérer certaines aberrations et les corriger. Le partenariat avec Nikon se poursuit également dans ce domaine et l’industriel fournit désormais des outils logiciels adaptés aux demandes des chercheurs.
SUR LE MÊME SUJET
Microscopie : L’Institut Curie, le CNRS et Nikon, un partenariat unique en France pour scruter le vivant
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir