Micron Technology contre-attaqué par UMC en Chine pour contrefaçon de brevets
Poursuivi par Micron Technology pour vol de secrets technologiques, le fondeur taiwanais de semiconducteurs UMC contre-attaque le groupe américain en Chine pour contrefaçon de brevets. Une bataille qui illustre la montée de tension à la perspective d’entrée de fabricants chinois dans les puces mémoires.
C’est la réponse du berger à la bergère. Le principal fabricant américain de puces mémoires Micron Technology poursuit, en Californie, le fondeur taiwanais de semiconducteurs UMC pour vol de secrets technologiques. UMC réplique en contre-attaquant Micron Technology en Chine pour contrefaçon de brevets. Le choix de l'Empire du Milieu comme comme lieu de contre-attque vise à faire potentiellement le plus de mal à son adversaire en le privant du plus grand marché mondial des puces mémoires.
Partenariat technologique d'UMC avec le chinois Fujian Jinhua Integrated Circuit
Cette bataille illustre la montée de la tension provoquée par la perspective d’entrée de la Chine dans la production de puces mémoires. Au moins trois fabricants locaux s’apprêtent à bousculer dès le second semestre 2018 le marché mondial tenu aujourd’hui par six principaux fournisseurs : les coréens Samsung Electronics et SK Hynix, les américains Micron Technology, Western Digital et Intel, et le japonais Toshiba.
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Fujian Jinhua Integrated Circuit figure parmi ces trois trublions en puissance. Avec l’aide du gouvernement chinois, il a construit à Jinjiang une usine de 5,6 milliards de dollars. Il se prépare à fabriquer des mémoires Dram avec une technologie développée conjointement avec UMC. Micron Technology soupçonne le duo d’avoir bénéficié de fuites d’information par le bais d’anciens collaborateurs de sa filiale à Taiwan.
Trois fabricants chinois accusés de vols technologiques par Micron
Ce n’est pas la première fois que le groupe américain porte de telles accusations à l’encontre de ses futurs concurrents chinois. En avril 2017, il a engagé des poursuites contre des anciens employés de ses filiales Inotera et Rexchip à Taiwan pour divulgation d’information confidentielle à la concurrence et accusé trois prétendants chinois de vol de secrets technologique par le biais d’un débauchage massif de ses talents. Ce que l’un d’entre eux, Tsinghua Unigroup, nie catégoriquement tout en se réservant le droit de débaucher des talents.
Charles Kau, le patron de Yangtze River Storage Technology, la filiale de Tsinghua Unigroup dédiée aux puces mémoires, répète que le plan de la Chine vise à casser le monopole des fabricants coréens et laisse la porte ouverte à un partenariat avec Micron Technology. Mais le groupe américain, numéro trois mondial dans les mémoires Dram (derrière Samsung Electronics et SK Hynix) et numéro quatre dans les mémoires flash (derrière Samsung Electronics, Toshiba et Western Digital), reste sur la défense. Des six fabricants, qui se partagent aujourd’hui l’essentiel du marché, il est celui qui se montre le plus défensif et le plus nerveux. C’est parce que, selon les analystes, il se voit comme l’acteur le plus vulnérable et celui qui a le plus à perdre de la déferlante chinoise.
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