Spécialisée avec 1.300 salariés (dont 300 intérimaires) à Charleval (Eure) dans la fabrication de joints d'étanchéité pour l'industrie automobile, l'usine Metzeler (Groupe Capital Venture City Bank, Royaume-Uni) accueille à partir du 11 mai des salariés polonais pour les former à l'élaboration des joints de vitres du futur modèle Peugeot 1007, une fabrication qui sera délocalisée avec les machines ad-hoc en Pologne durant l'été prochain dans une filiale du Groupe située à Dzerzionow.
Une première dans l'usine haut-normande qui ne laisse d'inquiéter les représentants des salariés. Pour eux ce sont 400 emplois qui sont menacés à terme sur le site, car toutes les lignes de finition des produits, qui nécessitent beaucoup de main-d'œuvre risquent de suivre la même route. Ce que ne nie pas la direction. Si elle explique que la fabrication qui partira en août n'a jamais été envisagée à Charleval où seul le process a été mis au point, celle-ci juge «inexorable» le départ de l'usine normande de certaines productions trop coûteuses :
«Dans la sous-traitance automobile un marché n'est jamais acquis pour toujours», explique Bernard Lacoste le directeur du site, «si nous n'allons pas dans un pays aux coûts de production moins chers alors que nos concurrents y vont ou iront, nous perdrons des marchés. Sans compter que nos donneurs d'ordre nous demandent de plus en plus de les suivre là où ils vont et avec des tarifs toujours plus bas».
De notre correspondant en Normandie, Patrick Bottois.