Messier esquive et tempère. LA CGIP sort de Valeo. Total Fina Elf en Sibérie. Le Pen butte à Bruxelles. Vranken s'empare de Pommery.
Forces de police et mesures de sécurité renforcées... L'assemblée générale de Vivendi Universal s'est tenue hier dans une atmosphère extrêmement houleuse, faisant apparaître au grand jour les divergences entre les salariés de Canal+ et les petits actionnaires du groupe. A ceux dont la valeur de l'action a été divisée par 3 en deux ans, « Messier demande de le croire... » titre le Financial Times. Si J2M, confirmé à la tête du groupe, sort pour l'heure indemne de cette épreuve, il devra apporter encore davantage de clarté sur sa stratégie. Dans une interview accordées aux Echos, il donne d'ailleurs quelques précisions sur l'avenir. Le désengagement de Vivendi Environnement, dont la participation de VU devait descendre sous la barre de 50%, n'est plus à l'ordre du jour. Priorité sera donnée à la gestion du groupe et à l'amélioration de la rentabilité.
La CGIP prépare activement le rachat de Legrand en se désengageant - enfin ! - de Valeo. Selon les Echos, le holding de la famille Wendel, présidé par Ernest-Antoine Seillière ne devrait garder que 2 à 3% du capital de Valéo, contre 20% actuellement. La manœuvre devrait permettre à la CGIP de dégager 800 millions d'euros en portant sa capacité d'investissement, selon les calculs du Figaro, à 1 milliard d'euros. Une mobilisation de fond réalisée dans la perspective d'une éventuelle issue du dossier Legrand : Schneider Electric, contraint de se séparer de son concurrent après le veto de Bruxelles, doit en effet sélectionner les candidats à la reprise dans les tous prochains jours.
Une semaine après le renforcement de BP dans le capital de Sidanko, le quatrième pétrolier russe, c'est au tour de Total Fina Elf de pousser ses pions en Russie. Selon les quotidiens économiques de ce matin, le pétrolier français a jeté son dévolu sur le gisement sibérien de Vankor, pour lequel il tenterait de négocier une participation de 52% avec Anglo Siberian Oil. La Tribune rappelle que ce champ, qui nécessitera 2,8 milliards d'euros d'investissements, serait riche de 900 millions de barils de pétrole et de 74 milliards de mètres cubes de gaz naturel.
L'accueil réservé hier à Jean-Marie Le Pen par les députés européens a été plus que glacial. Le candidat français à la présidentielle venait, selon le Financial Times, « répandre son message » sur le rétablissement des frontières douanières à l'intérieur de l'Union. Les Eurodéputés l'ont accueilli sous les huées en brandissant des pancartes sur lesquelles figure un seul mot : « non ». La photographie de l'événement est reproduite à la Une de Libération et du Financial Times. Le candidat a finalement décidé d'ajourner sa conférence de presse : « Le Pen attaque les députés européens et recule » relate le Wall Street Journal.
En signant hier l'acquisition de Pommery avec LVMH, Vranken Monopole se hisse au deuxième rang des maisons de champagne. Pour y parvenir définitivement, le groupe devra toutefois procéder à une augmentation de capital d'environ 50 millions d'euros d'ici à la fin de l'année. D'après les Echos, la transaction se serait négociée aux alentours de 165 millions d'euro. Or, rappelle la Tribune, pour atteindre le levier d'endettement qu'il s'est fixé - soit 2,3 fois les fonds propres à fin 2002 contre 3,5 après l'acquisition de Pommery - Vranken n'a d'autres choix que de faire appel au marché.
A demain !
Yves Dougin