Même les vaches peuvent être connectées
De nombreuses start-up aspirent à faciliter la vie des éleveurs en collectant, au moyen de colliers ou de puces, des données liées à la santé et à la géolocalisation du bétail. Panorama des dernières innovations.
Si la mode des wearables, les produits connectés censés monitorer notre vie quotidienne, n’a pas encore eu le succès escompté, elle pourrait en revanche s’imposer… dans l’élevage. Partant du constat que l’industrie du bétail, qui représente 17 milliards de dollars de production, jouait un rôle clef dans l’économie de l’Australie, des chercheurs de l’Organisation de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth travaillent avec Ceres Tag, une entreprise spécialisée dans les technologies agricoles, pour localiser les animaux à distance au moyen de leurs célèbres étiquettes auriculaires, qui seront désormais connectées. "Notre étiquette conforme aux normes nationales permet de connaître le positionnement GPS, le suivi des troupeaux et la surveillance de la santé des animaux", promet l’entreprise. Le produit permettra également un suivi du taux d’alimentation des utile pour déterminer la rumination ou le gain de poids.
Au Pakistan, la start-up Cowlar, qui a également essaimé aux Etats-Unis, vend, elle, déjà son collier connecté et les services associés se rapprochant de la maintenance prédictive. "Cowlar est simplement lié au cou de votre vache et suit en permanence sa température, son activité et son comportement, y compris la rumination. Nous travaillons sur ces données pour comprendre les premiers indicateurs de problèmes liés à la santé, vous alertant bien avant l’heure", explique l’entreprise, à l’instar des capteurs qui existent déjà dans les champs pour mesurer la température ou bien encore le taux d’humidité des parcelles. Le principe ne change pas : il suffit de se connecter sur l’application ou sur le site internet pour prendre en temps réel le pouls de la vache, au moyen de graphiques. Si des symptômes de maladie apparaissent, ou si la vache entre en chaleur, une alerte est envoyée sur le smartphone de l’agriculteur.
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Quid de la collecte des données ?
Là où les capteurs utilisent traditionnellement des technologies de connexion à bas débit, comme Sigfox ou LoRa en France, les colliers pour animaux doivent intégrer la problématique des déplacements sur de longues distances. "La technologie des étiquettes d'animaux doit utiliser des algorithmes de mise en mémoire tampon de données locales et de réseaux tolérants aux retards pour pouvoir collecter des ensembles de données significatifs", rappellent, en Australie, les chercheurs de l’Organisation de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth, qui utilisent une technologie brevetée.
Des tests ont préalablement été effectués dans le cadre du programme national de surveillance du renard volant, une chauve-souris ayant déjà posé de nombreux problèmes dans le pays. Un périmètre de 10 000 km² a été défini, au sein duquel des stations ont été déployées aux emplacements où les bêtes ont tendance à revenir – les données peuvent alors y être collectées. La France ne reste pas étrangère à ce mouvement : à Caen (Calvados), la société Biopic propose depuis quatre ans une puce électronique intelligente destinée à suivre les données physiologiques des animaux.
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