Médical : PureLabs Plastics accélère la cadence
Face à une demande qui explose, la filiale jurassienne de l’américain Gilson a investi dans de nouveaux équipements et embauché 14 salariés pour produire sept jours sur sept pointes de micropipette et consommables de laboratoire indispensables au diagnostic du Covid-19.
« Il y a un avant et un après Covid. La crise sanitaire a fortement accru la demande du marché pour nos produits », constate Marc Cantenot, directeur industriel de PureLabs Plastics, basée à Moirans-en-Montagne dans le Jura. Nous sommes dans la capitale française du jouet en bois, mais ce sont bien du matériel et des consommables de laboratoire que produit ici la filiale de l’américain Gilson.
Avec, actuellement, deux produits phares indispensables à la réalisation des tests PCR de diagnostic du Covid-19? : capillaires pistons et, surtout, cônes de micropipette à usage unique.
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« Cette production de pointes de pipettes en polypropylène (PP) représente aujourd’hui environ la moitié de notre chiffre d’affaires sur la base de celui de 2020. Nous les produisons rangés dans des racks ou en vrac dans des sacs de différents volumes », précise Marc Cantenot.
Production 7 jours sur 7
PureLabs Plastics est né en 2014 avec la reprise par le groupe Gilson des activités médicales de Thomas France Plastic. L’entreprise produit, pour sa maison-mère, mais également pour des clients tiers, dispositifs, pièces, consommables et assemblages de systèmes plastique pour les secteurs du médical, du diagnostic et des industries des sciences de la vie. Elle fabrique ainsi des équipements de filtration pour hôpitaux, des sous-ensembles pour pompes, des instruments destinés au bloc opératoire, des implants…
Mais ce qui soutient aujourd’hui la croissance de l’entreprise, ce sont bien les consommables de laboratoire et notamment ces fameux cônes de prélèvement consommés en quantités extravagantes dans le monde entier pour alimenter les automates et micropipettes permettant la réalisation de tests RT-PCR. Pour répondre à cette demande de cônes décuplée, PureLabs Plastics a renforcé son potentiel humain comme technique.
Depuis début 2021, l’usine tourne 7 jours sur 7 grâce à l’embauche de 14 personnes. « Nous comptions auparavant trois équipes produisant uniquement la semaine, soit l’équivalent de 82 temps pleins en incluant le développement et les services supports. Une quatrième équipe est désormais à l’œuvre le week-end. Nous faisons appel en outre à une vingtaine d’intérimaires pour les pics de charge », détaille le directeur industriel.
Nouveaux investissements
L’entreprise jurassienne produit 350?millions de pointes pour micropipettes par an ainsi que 130?millions de cônes à filtre, pour lesquels la demande explose spécifiquement. « Nous avons enclenché des études et investi 500?000?euros dans une machine de reprise qui dépose les filtres en salle blanche Iso 8. Elle sera opérationnelle en août, ce qui portera en tout à 220?millions notre capacité annuelle de production de ces cônes à filtre », indique Marc Cantenot.
Les pointes de pipettes sont, pour des questions d’hygiène et de propreté, produites sur des presses électriques à l’aide de moules comptant jusqu’à 64 cavités. Un PP médical de grade 40 est utilisé. Dans le contexte actuel de multiplication des cas de Force majeure par les producteurs de matières, les responsables de PureLabs Plastics admettent des tensions, quelques difficultés d’approvisionnement, mais pas de pénurie grâce à des stocks de sécurité.
« Notre fournisseur nous indique avoir connu un incendie sur son site de production. Nous manquons de visibilité sur les matières les plus techniques. Cette situation est évidemment problématique, qui plus est avec un carnet de commandes rempli », commente le directeur d’unité.
Pour augmenter encore la cadence, PureLabs Plastics compte maintenant sur les aides gouvernementales du plan de relance. « Nous avons déposé un dossier auprès de Bpifrance qui, grâce à la mise en place d’une ligne automatisée, nous permettrait de tripler notre capacité globale de production s’il était accepté dans son intégralité, explique Marc Cantenot. Nous attendons maintenant la réponse des autorités… ».