Mediaset près de vendre Premium à Vivendi
Avec
\ 13h49
Avec
MILAN (Reuters) - Le télédiffuseur italien Mediaset est sur le point d'annoncer vendredi la vente de sa filiale de télévision payante Mediaset Premium à Vivendi dans le cadre d'un accord plus large d'échange de participations entre les deux sociétés, ont déclaré deux sources proches du dossier.
L'opération est une étape primordiale du projet de Vincent Bolloré de créer un empire des médias en Europe du Sud capable de rivaliser avec Sky et le géant de la vidéo en ligne Netflix.
Elle assure également à Vincent Bolloré, président du conseil de surveillance de Vivendi, le soutien du magnat des médias et ex-président du Conseil italien Silvio Berlusconi, principal actionnaire de Mediaset.
L'homme d'affaires français accumule les actifs stratégiques pour Vivendi en Italie, notamment une participation de 24,9% dans Telecom Italia, et achètera cette fois-ci la participation de 89% de Mediaset dans Mediaset Premium, que l'on estime autour de 700 millions d'euros et qui compte deux millions d'abonnés, ont précisé les sources.
Les 11% restants de Mediaset Premium sont propriété de l'opérateur télécoms espagnol Telefonica.
Selon l'une des sources, il est également prévu que Mediaset et Vivendi prennent des participations croisées de 3,5%.
Mediaset s'est assuré en 2014 les droits exclusifs de diffusion en Italie des matches de la Ligue des champions de football pour 700 millions d'euros, prenant ainsi l'avantage sur Sky.
De l'avis des analystes, l'opération prépare le terrain à une alliance plus large dans les contenus entre Mediaset et Vivendi, ce dernier pouvant éventuellement augmenter encore sa participation ultérieurement.
"J'ai l'impression que l'opération ne s'arrêtera pas à ce petit échange de titres. Le plus intéressant chez Mediaset c'est la télévision gratuite pas le payant", explique un expert.
"Je ne serais pas étonné que Vivendi augmente sa participation dans Mediaset ultérieurement, en parallèle d'un désinvestissement de la famille Berlusconi."
Dans un entretien publié vendredi par le quotidien Il Sole 24 Ore, Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, se refuse à tout commentaire sur Mediaset mais déclare: "Notre but est de bâtir un groupe de médias 'latin' avec des associés télécoms de poids".
"Nous pensons qu'une relation plus étroite entre les télécoms et notre monde, où la concurrence s'appelle Google, Facebook, Netflix, est la clé de la réussite".
Vivendi, le propriétaire de Canal Plus, a également envisagé de racheter Sky, la chaîne de télévision payante de Rupert Murdoch, avaient dit des sources à Reuters l'an passé, mais des spécialistes considéraient que cela ferait beaucoup pour Vincent Bolloré.
Pour Silvio Berlusconi, l'accord améliore la stabilité financière du télédiffuseur milanais et lui permet de continuer à jouer un rôle dans le secteur européen de la télévision payante par le biais de sa participation dans Vivendi.
(Avec Giancarlo Navach et Silvia Aloisi, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Bertrand Boucey)