Elle n’avait pas de mots assez durs contre un Medef encore "aux mains des maîtres de forges", autrement dit, de la métallurgie. Il était clair que Dominique Carlac’h, seule femme parmi les neuf candidats qui ont un temps voulu présider le Medef - il en reste désormais cinq, ne soutiendrait pas Alexandre Saubot, un des deux favoris et ancien président de l'UIMM. Vendredi 1er juin, elle a annoncé sur son compte Twitter qu’elle retirait sa candidature et apportait son soutien à Geoffroy Roux de Bézieux.
Merci à ceux qui m'ont soutenue jusqu’à présent. Je passe le relai avec conviction à @geoffroyrdb car il sera le Président de notre MEDEF incarnant le mieux les aspirations et les besoins de nos entreprises #lentrepriseensemble pic.twitter.com/bujd4uwu8R
— Dominique Carlac'h (@dcarlach) 1 juin 2018
L’ancienne athlète, 49 ans, présidente d’une société de conseil, s’était lancée tardivement dans la course, après que Pierre Gattaz, sur Europe 1, ait regretté qu’il n’y ait aucune femme. "Il ne m’a rien demandé, j'ai pris ma décision toute seule, expliquait-elle il y a quelques jours. Je me suis dit : ‘pourquoi pas moi ?’." Loin de toute langue de bois, elle savait qu’elle ne gagnerait pas. Mais refusait d’évoquer un "ralliement" à un candidat : "je ne veux pas être ‘ramassée’ par un candidat, je veux qu’on partage la même vision du Medef".
Querelle des anciens et des modernes
Actuelle présidente du comité Sport du Medef et de sa commission "Dynamique entrepreneuriale", pleine d’ambitions pour une organisation patronale qu’elle souhaite plus ouverte sur la société et ses transformations, notamment numériques, elle a vraisemblablement négocié un poste important dans l’équipe de Roux de Bézieux s’il gagne la bataille. Porte-parole, selon Les Echos.
A l’issue de sa campagne, elle est convaincue qu’il y a, au Medef, "une vraie querelle des anciens et des modernes". Pour elle, il y a d’un côté "ceux qui défendent l’intérêt de ceux qui prennent des risques, les chefs d’entreprise", et de l’autre le monde patronal ancien, "grognon", qui répète à l’envi qu’ "il y a trop de taxes". "Pour les modernes, la compétitivité, c’est aussi la compétitivité hors coût. Peut-on accepter toute une génération de PME ratant le passage au numérique?" Autant dire qu’elle se range parmi les modernes, tout comme Geoffroy Roux de Bézieux. "Si on reste dans la réclamation, on disparaît ; si on est dans la proposition, pour que l’exécutif aille plus loin pour les entrepreneurs, on est audible."