Martine Aubry et François Hollande en défenseurs de l’emploi à Florange
"J'appelle le président de la République et le gouvernement à en finir avec les gesticulations et les promesses sans lendemain et à agir enfin pour la sauvegarde de nos usines et nos emplois". C’est par ses propos que la candidate à la primaire socialiste, Martine Aubry, entend soutenir les 2000 salariés et sous-traitants du site d’Arcelor Mittal à Florange. La direction du groupe doit fermer à compter du 3 octobre et pour une durée indéterminée le deuxième haut fourneau du site.
Martine Aubry estime que les promesses de redémarrage formulées par le groupe sont identiques à celles déjà faites pour les salariés de Gandrange quelques mois avant sa fermeture. Une manière de revenir sur la restructuration du site lorrain détenu par le même groupe en 2009.
Elle juge que "l'abandon de l'usine de Florange menace l'ensemble de l'industrie sidérurgique de Lorraine. En 10 ans, la Région a perdu un quart de ses emplois industriels".
Selon elle, le groupe sidérurgiste a enregistré un bénéfice de 1,07 milliard d’euros sur le seul premier trimestre de l’année. Elle réclame la mise en place de la part de l’Etat d’exigences fortes envers les entreprises bénéficiaires qui délocalisent. Et notamment le principe du dé localisateur-payeur ou le remboursement préalable de l'ensemble des aides et subventions publiques qu'elles auraient perçues.
"Faillite de la politique industrielle de l'Etat"
Pour son adversaire à la primaire socialiste, François Hollande, l’économie du département de Moselle est lourdement fragilisée par l’annonce faite par le groupe. "La Lorraine est menacée dans son cœur industriel. L’absence d’investissements dans la maintenance des hauts fourneaux pendant leur arrêt rendra difficile un éventuel redémarrage", estime-t-il.
L’ancien secrétaire national du parti socialiste insiste sur le fait que cette décision pourrait compromettre le projet européen de captage de CO2, sur lequel repose l’avenir du site.
Selon lui, la Lorraine "symbolise une fois de plus la faillite de la politique industrielle du Président de la République et la nécessité de la réorienter vers une intervention plus efficace de l’Etat".
Aurélie Filippetti, députée socialiste de Moselle, réclame pour sa part à François Baroin, ministre de l'Economie, de "demander au groupe des contreparties notamment industrielles". Elle lui a écrit le 8 septembre, insistant sur "l'absence de budget pour la maintenance des hauts fourneaux pendant la période d'arrêt et sur le non investissement dans la modernisation de l'outil".
Du côté du gouvernement justement, le ministre de l’Industrie, Eric Besson a fait savoir qu’il allait "recevoir la direction du groupe pour s’assurer que tout est fait pour pouvoir redémarrer le site dès que possible".
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