Maroc : un projet d'usine de fabrication de tricycles électriques à Tanger
International Bike Manufacture compte construire une usine de fabrication de véhicules électriques à Tanger. Un projet estimé par ses promoteurs à 15 millions d'euros sur deux à trois ans. Une tentative équivalente avait déjà échoué en Tunisie, faute de soutien.
Une usine de fabrication de véhicules électriques légers à Tanger. Tel est le projet de la jeune entreprise en formation International Bike Manufacture.
"Nous souhaitons implanter à Tanger, de préférence en zone franche, une usine de fabrication d'une gamme de tricycles/triporteurs, vélo-cargo, vélo-taxi, deux ou trois roues, personnalisés avec une assistance électrique de 180 W à 6000 W alimentée par batterie, énergie solaire ou rechargeable sur secteur et essentiellement dédiée à l'exportation," expose à L'Usine Nouvelle l'entrepreneur français Dominique Turcas, designer et promoteur du projet.
La gamme des produits oscillerait entre 1000 euros pour l'entrée de gamme à 1500 euros en fonction des équipements intégrés pour une vitesse pouvant atteindre jusqu'à 45 km/h. La classification des produits va dépendre de la réglementation des pays où les produits seront exportés.
Dominique Turcas avait déjà monté un projet similaire en Tunisie, Tuneasybikes, qui a semble-t-il avorté "faute de soutien". "Nous avons définitivement opté pour le Maroc, car notre projet y a été accueilli favorablement et l'administration nous a largement ouvert ses portes" assure Dominique Turcas.
"Lors de la présentation de notre projet à la COP22, des premières commandes ont été initiées, assure Dominique Turcas. Nous venons de lancer ces derniers jours avec une dizaine de personnes, une activité d'assemblage de premiers triporteurs à Tanger livrables avant la fin de l'année et conçus dans un local de 500 m² que nous agrandissons pour répondre à la progression de la demande" poursuit-il.
À terme, le projet qui semble très ambitieux consiste dans la construction d'une usine d'environ 7 000 m² pour un investissement estimé à 15 millions d'euros sur deux à trois ans et dont les financements restent à réunir. Le promoteur du projet assure buter pour l'instant sur la disponibilité d'un terrain en zone franche, en dépit des surfaces disponibles notamment sur la zone Tanger Automotive City.
Même si des bâtiments pourraient être disponibles, une recherche est actuellement en cours avec l'aide de l'Agence marocaine de développement industriel (AMDI). Sous cette importante réserve, le démarrage de la construction de l'usine pourrait être lancé premier trimestre 2017 avec un début d'activité avant l'été.
Domicilié au Technopark de Rabat, International Bike Manufacture valide une convention de partenariat avec l'École des mines de Rabat. "Les professeurs et les ingénieurs vont travailler sur le développement de différents produits comme les moteurs et les contrôleurs" souligne Dominique Turcas.
En attendant le montage d'une SA de droit marocain en zone offshore, les promoteurs du projet s'appuient sur la structure de la société Stenrich Cycle, fondée par le Canado-Suisse Roger Christen, spécialisée dans la conception de quadricycles solaires et que L'Usine Nouvelle avait présenté cet été dans sa série "comment le Maroc passe au vert". Une intégration de Stenrich Cycle dans le projet International Bike Manufactre est d'ailleurs prévue.
Stenrich Cycle s'est distinguée notamment par le développement du prototype Solar-E-Cycle, un quadricycle à toit recouvert de cellules photovoltaïques destiné à la ville sur de courtes distances.
Les conditions de financement du projet semblent être sur rails. "En matière financière, nous avons plusieurs partenaires privés européens et marocains ainsi que des banques locales et des fonds d'investissements qui se disent prêts à nous suivre et nous en cherchons d'autres pour finaliser le tour de table" indique Dominique Turcas.
En termes de clients, sont visés notamment les sociétés disposant d'une flotte de véhicules comme les livreurs ou les gestionnaires de parcs de location. Si le projet va à son terme, International Bike Manufacture compte écouler le dixième de sa production au Maroc et le reste à l'étranger pour l'essentiel en Europe mais aussi en Afrique subsaharienne là où une demande est identifiée notamment en Côte d'Ivoire, au Sénégal et au Kenya où Stenrich Cycle est déjà implanté.
Nasser Djama
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