Maroc : Sita Atlas fait basculer Meknès dans l'ère de la valorisation moderne des déchets

Après avoir emporté en 2014 l'appel d'offre, Sita Atlas, filiale marocaine de Suez environnement équipe la ville de Meknès d'un centre moderne de traitement  des déchets ménagers dernier cri avec captation de biogaz. Démarré en janvier 2014, ce contrat va générer un chiffre d’affaires de près de 90 millions d’euros sur 20 ans pour un investissement de 19 millions d’euros.

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Maroc : Sita Atlas fait basculer Meknès dans l'ère de la valorisation moderne des déchets
Le site de Meknès. Sita Maroc, filiale de Suez Environnement est implanté au Maroc depuis 2004.

Haro sur les déchets. Sita Atlas, filiale de Suez environnement a démarré la deuxième phase du projet de construction d'une unité d'élimination et de valorisation des déchets ménagers de la ville de Meknès au nord du royaume, initié il y a un an. Ce contrat emporté par Suez Environnement début 2014.nécessite 19 millions d'euros d'investissement sur la base d'un contrat de 20 ans et devra générer 90 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Un projet novateur

C'est au cours de la première année que le plus gros des dépenses est engagé. Ainsi, 9 millions d'euros seront consacrés en 2015 à la réalisation d'un premier casier d'infiltration pour éviter une surcharge des dépôts de surface.

Cette somme comprendra aussi la construction d'une station d'épuration des lixiviats, fraction liquide issue de la fermentation naturelle des déchets melangée à l'eau de pluie .

Ce projet novateur au Maroc entre dans le cadre de l'émergence de filières modernes de traitement de déchets ménagers dans ce pays. C'est même l'un des principaux chevaux de bataille de Hakima El Haïti, ministre déléguée chargée de l'environnement au Maroc(voir encadré). Outre Sita des groupes comme Averda, Tecmed ou Pizzorno opèrent dans le gestion déléguée de déchets au Maroc. Un système, comme ailleurs, parfois décrié, voire source de conflits ouverts comme entre Veolia (qui cherche à quitter le Maroc) et ses collectivités clientes. Mais à Meknès, pour l'instant tout va bien.

S'étalant sur près de 25 hectares, le site de l'ancienne décharge de Meknès reçoit chaque année 185 000 tonnes de déchets produits par 650 000 habitants. Dans sa nouvelle configuration, sa capacité de traitement sera porté de 200 000 à 330 000 tonnes de déchets ménagers et assimilés par an.

Le centre aura une superficie totale de 52 hectares. Le projet comprend aussi la construction par Sita Atlas d'un centre de tri, composé d’un hangar de tri et d’une plate-forme logistique de 3 000 m² chacune.

"La station d'épuration comprend le traitement des lixiviats. Sa construction se fera dans les prochains mois. Le lixiviat que l'on trouve dans les déchetteries marocaines est beaucoup plus chargé en matière organique que ce que l'on trouve en Europe", explique à L'Usine Nouvelle François Pyrek, directeur général de Sita au Maroc.

cap sur la valorisation

Les aspects novateurs du projet portent sur la valorisation de la ressource, dans un esprit de développement de l'économie circulaire voulant que le déchet soit recyclé en matière première.

Coopérative locale
Exigence des autorités délégantes de la ville de Meknès, le cahier des charges contenait un volet social consistant en la création d'une coopérative. Celle-ci  regroupe près de 150 chiffonniers qui étaient jusqu’alors en activité sur le site pour trier les déchets bruts et récupérer les matières valorisables (plastique, métal, verre, carton,...). Un sujet très sensible car dans des projets comparable au Maroc la mise à l'écart de ces travailleurs informels a parfois dégénéré en agitation sociale La coopérative a tenu son assemblée générale constituante en décembre 2014.

Dans ce sens, il est ainsi prévu sur le site une unité de valorisation biologique de 3 000 m². Elle permettra de produire du compost à partir des déchets verts et de certains types de déchets organiques en mélange pour l’amendement des terres agricoles.

Des travaux de forage permettant le captage du biogaz se feront sur l’ancienne décharge dans un premier temps puis progressivement du biogaz sera capté sur le nouveau site après une année d’exploitation. Ce gaz sera alors valorisé énergétiquement pour le traitement thermique (incinération) des concentrats de lixiviats.

Le projet se déroule selon un calendrier bien cadencé. "Nous avons réalisé les études d'impact et commencé l'aménagement de la décharge dès janvier 2014. Les autorisations ont été obtenues en avril. Le permis de construire nous a été attribué en juin et la coopérative de triage, issue du regroupement des anciens chiffonniers travaillant sur le site, a tenu son assemblée générale constituante en décembre", note François Pyrek.

La première étape a consisté à viabiliser la décharge à ciel ouvert. Les travaux sont terminés à 80% et la suite est reportée au printemps de cette année à cause de la saison des pluies.

"Nous avons réalisé beaucoup de mouvements de gestion des déchets avant de poser la couverture végétale et mettre en place une décharge réhabilitée et réaménagée avec autour des espaces verts et des plantations d'arbres", note François Pyrek. Enfin, une valorisation complémentaire du biogaz est déjà à l’étude pour la production d’électricité ou l’alimentation des fours de briqueteries voisines.
Nasser Djama

La gestion des déchets au Maroc
Environ 5,3 millions de tonnes de Déchets ménagers et assimilés (DMA) sont produits par an en milieu urbain. En 2020, ce chiffre sera de 6,2 millions de tonnes. La gestion de ces déchets est intégrée dans le Programme national des déchets ménagers (PNDM). Ce dernier est ventilé en trois phases sur 15 ans de 2008 à 2022. La première phase (2008-2012) a concerné les projets en cours et prioritaires. La deuxième phase (2013 – 2017) celle de la montée en charge et la troisième (2018 – 2022) de la généralisation.
Le coût du programme est estimé à 40 milliards de dirhams financé à 70% par les collectivités,15% par l'Etat. Les redevances ainsi que les MDP (mécanismes de développement propre) y contribuent à 12% et 3%. Le plan concerne la collecte et le nettoiement (72%), la réalisation de décharges contrôlées 14,6%  la réhabilitation des décharges existantes (6,2%), les études (3,5%), la création de filières Tri-Recyclage-Valorisation (1,8%) et la communication (1,8%).

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