Maroc : pourquoi Casablanca Aéronautique a triplé ses capacités en traitement de surface
Filiale du groupe français Auvergne Aéronautique, la PME Casablanca Aéronautique a annoncé ce mois-ci être arrivé au terme de son plan d'investissement 2012-2014 et avoir étoffé son offre de traitement de surface. De quoi espérer un triplement de l'activité pour l'entreprise qui a déjà réalisé 60 embauches l'an dernier.
Mis à jour
17 février 2015
"Plusieurs millions d'euros en trois ans".... tel a été l'engagement financier mené par le groupe Auvergne Aéronautique pour le compte de sa filiale marocaine Casablanca Aéronautique.
L'objectif : étendre les capacités industrielles de l'usine de Nouaceur près de l'aéroport Mohamed V de Casablanca en visant un triplement de son activité rendu possible par ses récents investissements. C'est ce qu'indique Laurent Guth, directeur d'exploitation de Casablanca Aéronautique interrogé par L'Usine Nouvelle et un communiqué du groupe Auvergne Aéronautique détenu par le fonds ACE (encadré ci-dessous).
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Implantée au Maroc depuis 2007, Casablanca Aéronautique, réalise sur son site des activités d'assemblage, de chaudronnerie et d'aérostructure où 70% de l’activité du traitement de surface est faite par des clients externes.
L'usine vient notamment d'investir quelques centaines de milliers d'euros dans un procédé de traitement de surface d'anodisation sulfo-tartrique (TSA). Objectif : compléter son offre et "renforcer sa position de leader en termes d'activité" pour ses clients installés au Maroc mais aussi en France.
Alors que l'aéronautique au Maroc connait une expansion qui s'est accelérée depuis un à deux ans "nous avons commencé à investir dans le traitement de surface dès 2012, sans attendre la progression de la demande de nos clients installée au Maroc," indique Laurent Guth. Un engagement quantitatif et qualitatif.
près de 600 références nouvelles
Le groupe Auvergne Aéronautique annonce ainsi au Maroc "près de 600 références nouvelles (...) intégrées au sein de ses installations en 2014".
Sur ce marché, l'unité casablancaise dispose désormais de plusieurs technologies de traitement de surface comme l'alodine, l'oxydation anodique sulfurique (OAS), la passivation, le cadmiage ou le Surtec 650.
Les constructeurs aéronautiques sont de plus en plus nombreux à demander l'utilisation du TSA (tartaric sulphuric anodisation) qui "supprime certains produits dangereux pour la santé", selon Laurent Guth. Un procédé de traitement de surface, amené progressivement à se substituer à l'Oxydation anodique chromique (OAC).
Parmi les investissements réalisés, figurent des équipements permettant de traiter des pièces pouvant aller jusqu'à quatre mètres de longueur.
Au total, le site emploie environ 260 personnes dont 90 dédiées à la seule activité de traitement de surface et une vingtaine d'entre eux dans les services administratifs.
"Pour suivre la demande, nous avons déjà embauché au total une soixantaine de personnes au cours de l'année 2014 dont le tiers dédié pour l'activité TSA" indique Laurent Guth.
Un groupe de 750 salariés
La maison mère Auvergne aéronautique est basée à Aulnat près de Clermont Ferrand (Puy de Dôme). Elle emploie environ 750 salariés sur 4 sites dont celui de Casablanca et réalise un chiffre d’affaires de plus de 52 millions d'euros. Ce groupe et ses filiales notamment Slicom ont connu de graves difficultés en 2012. Il a été repris le 19 avril 2013 par Aerofund II, un fonds d'investissement géré par ACE Management et abondé par les grandes entreprises du secteur ainsi que par Bpifrance. ACE avait alors injecté 11,5 millions d'euros dans Auvergne aéronautique pour le faire redémarrer.
Autre objectif pour 2015, Casablanca Aéronautique projette d'intégrer le programme de certification de procédés spéciaux Nadcap, (National aerospace and defense contractors accreditation program). Un projet de collaboration ayant pour objectif l'optimisation des coûts et de la qualité.
Diversité de l'offre
L'entreprise qui ne communique pas son chiffre d'affaires au Maroc a réalisé en 2014 un taux de croissance de 15%, niveau qu'elle compte maintenir cette année, grâce à la demande d'une douzaine de clients à 80% au Maroc et à 20% en France dans l'activité de traitement de surface.
En attendant d'en avoir d'autres. Pour mémoire, à Casablanca, le groupe Bombardier est en train de finaliser une importante usine de composants sur la zone franche Midparc près de l'aéroport (déjà partiellement active). Et Aerolia doit construire également une usine de composants. Airbus, Daher, Safran et autres SABCA (Dassault) ont déjà pour leur part des unités à Casablanca ou Tanger.
Quant au triplement de l'activité de Casablanca Aéronautique, la balle est désormais dans le camp de ses clients et prospects.
Nasser Djama
Localisation de Casablanca Aéronautique
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