Maroc : Derichebourg investit 2,5 millions d'euros à El Jadida dans la collecte des déchets
Déjà présent dans une dizaine de villes au Maroc, le groupe français Derichebourg s'active dans son dernier marché décroché à El Jadida en investissant 2,5 millions d'euros. En attendant de futurs marchés africains.
Mise en œuvre. Après avoir remporté le marché de gestion déléguée des services de propreté lancé par la Commune Urbaine d'El Jadida, le groupe français Derichebourg s'active depuis le 5 novembre à la mise en œuvre de son contrat en commençant par y investir 27 millions de dirhams soit environ 2,5 millions d'euros (1000 dirhams = 93 euros). Au total, Derichebourg a consacré une quinzaine de millions d'euros au Maroc sur l'ensemble de ses marchés.
"Une fois l'appel d'offres attribué, nous faisons tout de A à Z. On investit dans le matériel, le centre d'exploitation, les bacs, la main d'œuvre. Comme El Jadida fait partie des grandes villes marocaines avec sa population de près de 200 000 habitants, cela justifie les 27 millions de dirhams que nous investissons," explique Thomas Derichebourg, (photo) PDG de Derichebourg Maroc.
Le contrat d'une durée de 7 ans, dont le chiffre d'affaires n'a pas été révélé concerne le traitement et l'exploitation de 75000 tonnes de déchets en 2016 dans une ville côtière située à une centaine de kilomètres au sud de Casablanca.
En 2015, Derichebourg Maroc a réalisé environ 22 millions d'euros de chiffre d'affaires, et en 2016, il s'attend à une hausse de 10% de son chiffre d'affaires dans un pays où la délégation n'a pas toujours bonne presse. Outre Derichebourg des groupes comme les français Veolia, Sita (Suez), l'espagnol Tecmed ou le libanais Averdaz sont présents au Maroc.
"À El Jadida, nous sommes dans la phase de démarrage qui est le plus souvent la plus compliquée. Il faut mettre en place une nouvelle organisation, former les salariés, restructurer et tout réorganiser pour avoir un site viabilisé conforme à la demande de notre client" précise Thomas Derichebourg.
Alors que les contrats obtenus par Derichebourg à Marrakech et Rabat sont à lotis, celui d'El Jadida est un lot unique. Le groupe français a repris les 200 personnes présentes sur le site. "Pour éviter les casses sociales, nous récupérons 100% des salariés affectés au contrat. Ça me semble être un minimum vu leur expérience même s'il faut les former davantage" précise le président de Derichebourg Maroc.
Au niveau des moyens matériels, Derichebourg El Jadida a acheté une trentaine de véhicules et une multitude de bacs dont le nombre existant est souvent sous-dimensionné.
Concernant la formation, Derichebourg déploie au Maroc les process qu'il utilise en France. Généralement, ce sont des salariés situés en France qui viennent former leurs collègues marocains qui prennent le relais à leur tour. La totalité du personnel est marocain.
"Je suis l'unique expatrié du groupe, insiste Thomas Derichebourg. Il existe au Maroc des personnes assez compétentes, qui sont très bien formées, connaissent nos métiers et ont envie d'appartenir à un groupe international."
Et les perspectives ne manquent pas. La COP22 qui s'est déroulée à Marrakech du 7 au 18 novembre a constitué pour le groupe une vitrine dans la mesure où il avait décroché le contrat de nettoyage du site de Bab Ighli où se tenait la conférence onusienne sur le climat.
"Tout le monde a pu mesurer durant la COP22 de quoi nous sommes capables. Des pays comme la Guinée, la Côte d'Ivoire ou le Sénégal ont été intéressés par notre prestation et nous ont invités pour étudier avec eux comment on pourrait dupliquer chez eux ce que nous avons réalisé au Maroc," conclut Thomas Derichebourg.
Nasser Djama