Maroc : 5,3% de croissance attendue au quatrième trimestre par le HCP
Selon le Haut-commissariat au plan, l’économie du Maroc portée par son secteur agricole aurait affiché 4,5% de croissance au troisième trimestre. Mais l’industrie ne progresse que de 1,2%. Le HCP attend un bond de l’économie de 5,3% au dernier trimestre.
De quoi faire des envieux au nord de la Méditerranée. Au Maroc, la croissance devrait atteindre au quatrième trimestre 2013 près de 5,3% en glissement annuel contre seulement 2,3%, une année auparavant, selon la note de conjoncture du Haut-commissariat au plan (HCP), organisme indépendant du gouvernement, publiée le 22 octobre.
Ce chiffre s’explique en bonne partie par la forte progression du secteur agricole qui fait un bon de 18,9% au troisième trimestre.
L’agriculture compte pour 15% du PIB, selon la Banque Mondiale et plus d’un tiers de la population en dépend.
Toujours sur le troisième trimestre, les activités non-agricoles (BTP, industrie, tourisme…) auraient augmenté de 2,4% contre 4,7% à la même période de 2012.
Au quatrième trimestre 2013, concernant cette seule valeur ajoutée non-agricole, le HCP prévoit une légère accélération de la croissance à 2,7%, "dans un contexte de redressement de la demande extérieure et d’une modération des prix à la consommation".
Cette reprise indique le HCP s’explique "compte tenu d’une poursuite de l’amélioration du climat conjoncturel au niveau des principaux pays partenaires du Maroc, ainsi que de l’ensemble des prévisions sectorielles réalisées pour le quatrième trimestre 2013 et de la contribution toujours favorable des activités primaires."
Parmi, ces activités non-agricoles, au troisième trimestre, l’activité des industries de transformation serait restée "en dessous de son niveau potentiel, affichant une croissance de 1,2% en glissement annuel, après +0,9% un trimestre plus tôt. Cette hausse aurait été imputable" à une croissance de 3,2% des industries agroalimentaires. En revanche, les industries de "textile et cuir" et des industries de matériaux de construction auraient légèrement reculé », selon la note du HCP.
La branche des métallurgie/mécanique (IMME) aurait "évolué à un rythme modéré de +1,7%". Parallèlement, la dynamique enregistrée par la "chimie et parachimie", au début de l’année, se serait essoufflée au troisième trimestre, dans le sillage de la baisse de la demande adressée aux engrais phosphatés.
Cette croissance molle du secteur secondaire tient à l’atonie de la demande intérieure et extérieure. La valeur ajoutée minière, en phase de ralentissement depuis le début de 2011, aurait ainsi fléchi de 2,1%, en variation annuelle.
"La poursuite du recul des ventes de phosphate brut destinées aux industries locales de transformation, sur fond du repli des exportations des engrais phosphatés, ne laisse pas attendre un retournement conjoncturel rapide de l’activité minière d’ici la fin de l’année 2013", relève le HCP.
De son coté Bank Al Maghrib (BAM), la banque centrale marocaine vient de publier ce 23 octobre son enquête de conjoncture trimestrielle portant sur l'industrie. Selon elle, "70% des industriels qualifient le climat général des affaires dans leur branche d’activité de "moyen" et 18% de "bon" contre respectivement 76% et 12% au deuxième trimestre. Pour le prochain trimestre, 73% des industriels interrogés par BAM s’attendent à ce que le climat général des affaires reste "moyen".
A noter sur ce troisième trimestre un net redressement des opinions dans le secteur des industries "mécaniques et métallurgiques" : selon BAM "24% des entreprises qualifient le climat général des affaires de "bon" après 3% le trimestre précédent et 50% de "moyen" après 76% au deuxième trimestre".
Pour BAM, "pour le prochain trimestre, 73% des industriels s’attendent à ce que le climat général des affaires reste "moyen".
BTP TOUJOURS MOROSE
Pour revenir à l'enquête du HCP concernant le BTP après deux trimestres de baisses consécutives, sa valeur ajoutée se serait encore contractée de 1,9%, au troisième trimestre 2013. Ce secteur en pleine déprime plombe depuis des mois des activités comme le ciment ou l'acier.
"En dépit d’un léger redressement des ventes de ciment, la production du secteur aurait été fragilisée par le recul du flux des crédits immobiliers, accordés aussi bien aux particuliers qu’aux promoteurs", indique le HCP.
Par ailleurs, au troisième trimestre, l‘investissement global du pays (formation brute de capital) aurait faiblement progressé à + 1,9%, en glissement annuel contre +2,6% l’an dernier. Selon le HCP, "ce ralentissement tient à un tassement de l’investissement en produits de BTP, alors que l’investissement en produits industriels aurait poursuivi son redressement".
En matière de tourisme, la valeur ajoutée "aurait poursuivi son redressement, réalisant une croissance estimée à 4%, en variation annuelle, après +5,1% au deuxième trimestre. Les nuitées globales et les recettes voyage se seraient raffermies de 5% et 13% respectivement, lors de la même période. De même, les arrivées des touristes étrangers aux postes frontières auraient progressé, au cours de la même période, de 28,5%", selon le HCP.
La consommation des ménages quant à elle s’inscrit à +3,9% du fait d’un rebond de 15% des revenus extérieurs (transfert des marocains résidents à l’étranger) et d’un ralentissement des prix à la consommation : +1,7% au troisième trimestre contre +2,5% au deuxième (voir encadré).
BOOM AGRICOLE
A l’inverse donc de ces chiffres en demi teinte, le secteur agricole du Maroc affiche un rebond spectaculaire porté par une pluviométrie favorable. Au total, la valeur ajoutée agricole aurait donc progressé de 18,9%, en variation annuelle, au troisième trimestre 2013 contre -8,9% une année auparavant.
Cela s’explique par "une amélioration de la récolte céréalière et une dynamique des fourrages et des cultures industrielles". Les productions végétales enregistrant un bond de 28,6%. "En outre, les activités d’élevage auraient connu un mouvement sensible de reprise, même si elles ne se sont ravivées qu’au début du printemps, à la suite de la détente des prix des aliments de bétail et à l’amélioration substantielle des fourrages », détaille le HCP
La note du HCP ne fait pas de prévision sur la croissance du Maroc l’an prochain. Le gouvernement d'Abdelilah Benkirane qui vient d'être remanié dans le projet de loi de finances présenté au Parlement cette semaine prévoit + 4.2%. Le FMI table lui sur +3,8%.
Mais comme cette année, la vérification de ces pronostics dépendra pour une bonne part des conditions climatiques.
Inflation modérée
Au troisième trimestre, selon le HCP, le rythme de croissance des prix à la consommation aurait légèrement décéléré : +1,7% en glissement annuel, après +2,4% et +2,5% respectivement aux premiers et deuxième trimestres. Les prix des produits alimentaires et non-alimentaires auraient augmenté, respectivement, de 2,3% et 1,3%, en glissements annuels, et devraient croître de 2% et 1,3% respectivement, au quatrième trimestre, situant l’inflation globale aux environs de +1,6%.
Note de conjoncture du HCP d'octobre 2013 - texte intégral
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