La consommation de ciment n'en finit pas de chuter au Maroc. L'année 2014 s'est soldée par une nouvelle baisse. Dans un contexte incertain pour le BTP et de fusion Lafarge - Holcim, la profession prévoit au mieux une stabilisation en 2015.
Encore plombée. L’activité de la construction au Maroc a continué sa tendance à la baisse. Et celle du ciment aussi.
Difficile à croire quand on contemple les innombrables programmes immobiliers collectifs en travaux près de grandes villes comme Casablanca ou Tanger mais la chute de la consommation de ciment dans le royaume a été de 5,41% en 2014, selon les chiffres du ministère de l'Habitat.
A 14,1 millions de tonnes, le "niveau de consommation du ciment en 2014 est retourné à son niveau de 2008" indique une source proche de l'Association professionnelle des cimentiers du Maroc (APC). Un recul de 6 ans. C'est que le secteur du BTP connait une faiblesse d'activité persistante au Maroc.
En 2014, 177 300 logements ont été mis en chantier; Un recul de 8%, selon les statistiques du ministère de l’Habitat. Ni le logement social, ni celui de l'auto-construction n'ont permis une dynamisation du secteur. Les belles années de l'immobilier de prestige ou des résidences de tourisme sont aussi passées.
Malgré des taux d'intérêt historiquement faibles, les incertitudes économiques depuis deux ans ont pesé sur la construction qui a atteint aussi une sorte de point bas. Quant aux travaux publics, un grand cycle d'investissement s'est achevé ces dernières années.
La sortie de crise, pourrait-elle venir de la croissance, attendue en accélération cette année à 4,2% contre 2,9% en 2014 ?
Pour l'Association professionnelle des cimentiers (APC), "l’effet conjugué de plusieurs facteurs en majorité exogènes dont notamment la baisse du prix de pétrole, la relance de la demande internationale, la bonne campagne agricole, la nette amélioration des ressources de l’État et la hausse des investissements publics" sont effectivement autant de facteurs allant dans ce sens.
Toutefois, selon l'APC le recul de 2014 "sera atténué sans pour autant devenir positif".
Pour rappel, le marché marocain du ciment qui compte une quinzaine d'usines est dominé par les groupes internationaux l'italien Italcimenti (Ciments du Maroc), le brésilien Votorantim (Asment) et surtout Lafarge et Holcim (en train de fusionner sans conditions) tous deux cotés à la bourse de Casablanca.
A quoi s'ajoute un opérateur marocain de taille moyenne Ciments de l'Atlas, une filiale du Groupe Sefrioui qui détient aussi l'important promoteur immobilier Addoha.
La consommation apparente par habitant au Maroc 2014 est de l'ordre de 430 kg par an contre une moyenne mondiale de 550 kg/hab/an (mais 280 kg/hab hors Chine, pays qui consomme près de 1 500 kg/hab/an). Ce niveau est de 330 kg/hab/an en France.
Malgré ses difficultés, le marché du ciment reste extrêmement rentable au Maroc. Au premier semestre, la marge nette d'Holcim Maroc a ainsi atteint plus de 18%. De quoi susciter des convoitises.
Ainsi Atlantic Ciment, filiale du groupe marocain Anouar Invest a annoncé fin 2014 la construction prochaine d'une cimenterie qui sera réalisée par CDI-Sinoma, leader chinois de la spécialité.
Pierre-Olivier Rouaud avec Nasser Djama
CONSOMMATION DE CIMENT AU MAROC |
||
Année |
millions de tonnes |
variation |
2014 |
14,01 |
- 5,4% |
2013 |
14,86 |
- 6,3% |
2012 |
15,87 |
- 1,6% |
2011 |
16,13 |
+ 10,9% |
2010 |
14,54 |
+ 0,3% |
source : M. Habitat, APC
Lafarge-Holcim : un marocain en Amérique latine
La fusion mondiale des groupes Lafarge et Holcim qui, réunis seront ultra dominant au Maroc, vient de franchir un pas important. Les deux groupes viennent en effet de confirmer plusieurs cessions, demandées par diverses autorités nationales de la concurrence au groupe irlandais CRH pour 6,5 milliards d'euros. Pour mémoire, le gouvernement marocain avait choisi de ne pas saisir l'autorité nationale de la concurrence et donc donné son feu vert à la cession de Lafarge et Holcim dans le royaume sans contreparties. Dans le cadre de cette fusion, l'administrateur général délégué de Lafarge au Maroc , Saâd Sebbar, doit devenir responsable du futur groupe pour l'Amérique du sud, selon un organigramme dévoilé le 23 décembre.
Surcapacité d'au moins 6 millions de tonnes
Signe du boom de la construction et des travaux publics durant la décennie 2000, le secteur a connu alors plus de 15 milliards de dirhams (1,3 milliard d'euro) d'investissement, selon l'APC. Résultat : la capacité totale dépasse allègrement 20 millions de tonnes, soit une surcapacité de 6 à 7 millions de tonnes. Cela n'empêche pas les projets de cimenterie comme celui, récent, d'Anouar ou ceux annoncés depuis plus longtemps par Sefrioui (dans le nord) ou Lafarge (Taroudant près d'Agadir).
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