Malgré la crise climatique, le pétrole prospère sur les marchés et dans les scénarios
Après des profits record en 2022, les prévisions des pétroliers font la part belle au pétrole pour les prochaines décennies. Un choix récompensé par les marchés, qui s’attendent à une demande forte dans les prochaines années, mais difficile à réconcilier avec les préconisations de l’Agence internationale de l’énergie pour rester sous la barre des 1,5°C.
C’est un paradoxe qui a de quoi inquiéter. Alors que dans les discours et les plans gouvernementaux, l’heure est à la transition verte et à la sortie des combustibles fossiles, les majors pétrolières occidentales ne semblent jamais s’être aussi bien portées. Au-delà de TotalEnergies, dont le bénéfice de 20,5 milliards (qui serait encore plus élevé sans une dépréciation d’actifs de 14,8 milliards) a beaucoup fait parler en France, le britannique Shell a annoncé un bénéfice 42 milliards de dollars, tandis que son compatriote BP a atteint 28 milliards. De l’autre côté de l’Atlantique, les géants américains Exxon et Chevron ont amassé, respectivement, 56 et 36 milliards de dollars de pactole. De très beaux résultats économiques, portés par la demande croissante en hydrocarbures. A rebours des trajectoires nécessaires pour espérer limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici à 2100, tous les grands groupes pétroliers prévoient de continuer leurs investissements d’exploration et de production... Au moins pour les prochaines années.
Un marché en pleine forme
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