Maike Automotive en pièces, 100 emplois supprimés
Le tribunal de commerce de Grenoble (Isère) a rendu son jugement : les trois entreprises haut-savoyardes de l'équipementier automobile Maike Automotive dont le siège est basé à Bonneville (Haute-Savoie), placé en redressement judiciaire, sont reprises et peuvent poursuivre leur activité. Plus de cent emplois sont supprimés.
Le tribunal de commerce de Grenoble (Isère) a validé la reprise de trois entités de l'équipementier automobile Maike Automotive dont le siège est basé à Bonneville (Haute-Savoie), spécialisé dans les systèmes de direction, la transmission, l’injection et management des fluides et les turbocompresseurs. Suite à cette décision plus de 100 emplois sont supprimés.
Ses filiales Frank & Pignard à Thyez (Haute-Savoie) et Precialp à Ayse (Haute-Savoie) sont reprises par un consortium formé par Alpen Tech et Kartesis, deux spécialistes haut-savoyards du décolletage. Cette nouvelle structure sera dirigée par Marc Horellou, dirigeant d’Alpen Tech, entreprise de Vougy (Haute-Savoie), spécialisée dans le décolletage et l’usinage d'ensembles complexes de haute précision. Le consortium conservera 540 emplois, mais supprime une quarantaine de postes, essentiellement au sein de Frank & Pignard.
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EMT 74, autre filiale de Maike Automotive spécialisée dans le découpage, l’emboutissage et l’assemblage à Bonneville (Haute-Savoie), est reprise Léman Industries qui reprend aussi les unités hongroise et chinoise d’EMT 74. Léman Industries est installée à Marignier (Haute-Savoie) et notamment spécialisée dans le découpage des métaux, l’injection thermoplastique et l’assemblage. Elle possède déjà des filiales en Tunisie, Roumanie, Maroc et Chine. Elle ne conservera en France que 72 personnes sur 127.
Un groupe né de croissances externes
Le tribunal n'a en revanche pas tranché pour la filiale Peugeot Japy, basée à Audincourt (Doubs), et la procédure est toujours en cours. Aucune offre n'avait été déposée pour la structure d'environ 25 salariés qui assurait des fonctions transversales (ressources humaines...) pour l'ensemble de l'entreprise.
Aucune offre de reprise globale pour Maike Automotive n’a donc été présentée depuis l’ouverture en août 2017 d’une procédure de sauvegarde, convertie le 5 décembre en procédure de redressement judiciaire.
Sept industriels avaient déposé des dossiers de reprise en 8 janvier 2018 pour les trois sociétés haut-savoyardes de Maike Automotive, groupe industriel qui concentre un millier d’emplois en Haute-Savoie et travaille avec de nombreux fournisseurs de la vallée de l’Arve, ce qui fait craindre des conséquences importantes pour la filière.
Maike Automotive a été fondé en 2008 par Barthélémy Gonzalez et de Philippe Mallet, qui ont adopté une stratégie de croissance externe avec plusieurs reprises d’entreprises (PRECIALP en 2008, Frank & Pignard en 2009, EMTechnologies en 2010, Peugeot Japy en 2011, puis Gaillard SA en septembre 2013), lui permettant de se positionner de la conception à l'assemblage, en passant par la réalisation de tous les composants ou sous-ensembles mécaniques. Il réalisait un chiffre d’affaires de 236 millions d'euros en 2016 et de 250 millions d’euros en 2017, avec 1 400 salariés en France.
En difficulté depuis le printemps
Fin mars 2017, le directeur général Philippe Mallet avait quitté la tête de Maike Automotive pour "divergence avec la stratégie du groupe". Fin juin, le fondateur et actionnaire du groupe Barthélemy Gonzalez avait été remplacé par Giovanni Cannella, lequel avait été remplacé en septembre par Michel Maire, manager de transition nommé à la direction générale du groupe par les actionnaires.
Reprise par Marc Horellou en 2007, Alpen’Tech est née juin 2010 de la fusion de deux entreprises historiques de la Vallée de l'Arve : Enricau et César Vuarchex. En 2012, Alpen'Tech a acquis la société Thévenet Technologies dans le secteur du décolletage). Au début de l’année 2017, Alpen'Tech a levé 5 millions d’euros pour accélérer sa croissance à l'international. Le groupe fournit des pièces décolletées et des ensembles complexes de haute précision pour le marché automobile, l’industrie, le sport et l’habitat. Il réalise un chiffre d’affaires de près de 75 millions d’euros.
Dorothée Thénot
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