LVMH porté au 1er semestre par les ventes explosives de Vuitton et Dior
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\ 18h04
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PARIS (Reuters) - LVMH a publié mercredi des résultats semestriels portés par les performances explosives de Louis Vuitton et Christian Dior qui, dopés par une demande chinoise qui ne faiblit pas, ont permis à la division mode-maroquinerie de signer une progression historique au deuxième trimestre.
Cette division cruciale pour la rentabilité de LVMH, Vuitton étant son principal centre de profits, a vu sa croissance organique décoller de 20% entre avril et juin, signant une hausse record et largement supérieure aux 14% attendus par les analystes.
Malgré sa taille, Louis Vuitton figure, avec une poignée de concurrents comme Gucci, propriété de Kering, Hermès ou Moncler, parmi les griffes qui gagnent des parts de marché et signent les meilleures performances d'un secteur dont la hausse est estimée à 6% en moyenne.
Première marque de luxe au monde avec plus de 10,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, Vuitton récolte les fruits d'une stratégie payante faite de créativité, de collaborations avec des designers extérieurs, d'innovations, de magasins éphémères et d'investissements massifs dans le marketing et le digital, devenu crucial pour séduire les jeunes consommateurs du luxe.
La marque sait aussi éviter l'écueil de la banalisation grâce à d'infinies déclinaisons de modèles donnant l'impression d'un renouvellement constant des collections dans les magasins.
Le malletier, qui réalise un tiers de ses ventes auprès de la clientèle chinoise, connaît une croissance inédite en Chine, aux dires de son PDG Michael Burke, et le pays devrait devenir le moteur clé de sa croissance.
DIOR, FUTURE "MÉGA BRAND" ?
Autre pépite, Christian Dior Couture, dont les ventes sont évaluées à 2,5 milliards d'euros par les analystes, est en plein boom, avec une croissance estimée entre 20% et 30%.
Les collections de Maria Grazia Chiuri s'arrachent et la griffe pourrait, selon certains analystes, être la future "méga-marque" du luxe.
Ailleurs, la dynamique a ralenti au deuxième trimestre dans les vins & spiritueux (Hennessy, Moët & Chandon ou Ruinart), deuxième division la plus rentable du groupe, avec une croissance de 4% après un début d'année porté par les ventes de cognac pour le nouvel an chinois.
Elle est restée solide (+10%) dans les parfums et cosmétiques (Dior, Guerlain, Givenchy) et modérée (+4%) dans les montres et la joaillerie (Bulgari, Tag Heuer, Hublot), tandis qu'elle a maintenu la cadence (+7%) dans la distribution sélective (Sephora, DFS) malgré un ralentissement de DFS à Hong Kong.
Au total, les ventes du numéro un mondial du luxe, propriétaire de 70 marques, ont atteint 25,08 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 15% en données publiées et de 12% à taux de change constants, dont 12% également au seul deuxième trimestre.
Son résultat opérationnel courant a progressé de 14% à 5,29 milliards d'euros, tandis que la marge opérationnelle est restée stable à 21,1%.
Le résultat net part du groupe a augmenté de 9,0% à 3,26 milliards et un acompte sur dividende de 2,20 euros sera versé aux actionnaires le 10 décembre.
En Bourse, LVMH, première capitalisation boursière du CAC-40, vole de record en record. Après un nouveau sommet à 389,45 euros le 17 juillet, le titre a fini à 380,30 euros mercredi, s'adjugeant 47% depuis le début de l'année et signant la meilleure performance du secteur devant le suisse Richemont (+37%) ou l'italien Moncler (+33,6%).
(Pascale Denis, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)