LVMH dit ne pas envisager l'achat d'actions Tiffany
La crise du Covid-19 remet-elle en cause le rachat de Tiffany par LVMH ? Plusieurs sources indiquent que le groupe français souhaiterait renégocier l'acquisition géante du joaillier américain. Le 4 juin, le géant du luxe a simplement indiqué qu'il ne souhaitait pas acheter des actions Tiffany.
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04 juin 2020
LVMH tente-t-il de renégocier l'acquisition de Tiffany ? En novembre 2019, le géant du luxe annonçait la plus grosse opération de son histoire avec le rachat du joaillier américain pour 14,7 milliards d'euros. Depuis cet accord, la crise du Covid-19 a fait chuter le cours de l'action Tiffany. Jeudi 4 juin, le groupe français a démenti les rumeurs en indiquant qu'il n'envisageait pas l'achat d'actions Tiffany sur le marché.
Le conseil d'administration "porte son attention" sur l'impact du Covid-19
"Compte tenu des rumeurs ayant circulé sur le marché, LVMH confirme, à cette occasion, ne pas envisager d’acheter d’actions Tiffany sur le marché", écrit LVMH dans un court communiqué.
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"Le Conseil d’administration de LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton, s’est réuni le mardi 2 juin 2020 et a notamment porté son attention sur l’évolution de la pandémie et son impact potentiel sur les résultats et les perspectives de la société Tiffany au regard de l’accord qui lie les deux groupes", ajoute l'entreprise sans donner plus de détails sur ses réflexions.
L'action de Tiffany tombée sous le prix convenu avec LVMH
Dans le cadre de l'accord conclu en 2019, le groupe dirigé par Bernard Arnault prévoit de débourser 135 dollars par action en numéraire. Or, en raison notamment du Covid-19 et des récentes émeutes aux Etats-Unis qui pèsent sur le secteur de la distribution, le cours de Bourse de Tiffany est depuis tombé à moins de 115 dollars. De quoi alimenter les spéculations sur une éventuelle renégociation de l'offre de rachat de Tiffany.
Mercredi 3 juin, des sources proches du dossier ont indiqué à Reuters que LVMH réfléchissait en ce sens, tout en restant convaincu de la pertinence stratégique du rachat. Tiffany permettrait à LVMH d'augmenter sa part du lucratif marché américain et de développer son offre en joaillerie, l'activité la plus dynamique du secteur du luxe. L'opération n'est pas encore finalisée dans l'attente de toutes les autorisations nécessaires.
Un accord "beaucoup moins certain" ?
Le PDG de LVMH Bernard Arnault aurait discuté avec ses conseillers pour identifier les moyens qui permettraient de convaincre Tiffany d'abaisser le prix convenu pour l'opération de 135 dollars par action, ont dit les sources. Il envisagerait notamment de plaider que Tiffany ne respecte pas les obligations prévues par l'accord de rachat, ont ajouté les sources. LVMH n'aurait pas encore arrêté sa stratégie pour obtenir un rabais et n'a pas demandé à Tiffany de rouvrir des négociations, selon les sources. On ignore encore si le numéro un mondial du luxe prendra cette initiative et quels arguments il pourrait précisément avancer.
Du côté de Tiffany, on ne pense pas qu'il existe de base juridique pour une renégociation, ont dit les sources. Le joaillier respecte les conditions financières prévues par l'accord avec LVMH et entend continuer à le faire après avoir annoncé il y a deux semaines un dividende trimestriel, ont-elles ajouté.
WWD a la première fait état de cette réflexion engagée chez LVMH. Citant des sources non identifiés, WWD écrivait que cet accord semble "subitement beaucoup moins certain". "Même si aucune décision définitive n'a été prise lors de la réunion de mardi, des participants ont envoyé un message clair : cette acquisition devrait être reconsidérée", peut-on lire dans la publication spécialisée. Ni LVMH ni Tiffany n'ont répondu dans l'immédiat aux demandes de Reuters.
D'autres rachats abandonnés à cause du Covid-19
Si Tiffany repoussait une possible demande de renégociation de la part de LVMH, leur litige pourrait se porter devant la justice du Delaware, ont dit les sources, mais une telle issue compliquerait une éventuelle autre tentative de rachat du joaillier par le groupe français.
Plusieurs acquéreurs ont renoncé à des rachats d'entreprises ou renégocié des accords en raison de l'épidémie liée au coronavirus. Dans la distribution, le fonds de capital investissement Sycamore Partners a aussi annulé une opération de 525 millions de dollars pour prendre une participation majoritaire dans Victoria Secret, marque de lingerie de L Brands.
Avec Reuters (Avec Sarah White à Paris et Melissa Fares à New York; version française Bertrand Boucey, avec Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)
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