LVMH : de la R&D au cœur de la Cosmetic Valley
L’appel d’offres architectural avait été gagné en 2004 par l’agence parisienne Arte Charpentier Architectes, mais c’est seulement hier, le 12 octobre 2011, que la première pierre du centre de recherche et développement du GIE LVMH Recherche, a enfin été posée. L’investissement pour ce projet, dénommé Helios, s’élève à 30 millions d’euros, entièrement financés par le groupe de luxe.
Construit sur les 55 hectares du site historique des Parfums Christian Dior à Saint-Jean-de-Braye (Loiret) où travaillent 1 400 personnes, « il s’agit du seul centre de R&D dédié aux parfums et à la cosmétique dans le monde du groupe LVMH », se félicite Eric Perrier, le directeur R&D et président du GIE qui regroupe les marques Dior, Givenchy, Guerlain et Fresh (pour l’instant !). Des équipes de recherche dont les travaux aboutissent chaque année à la sortie sur le marché de plus de 1 200 produits nouveaux. La branche Parfums & Cosmétiques a réalisé plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010, soit environ 15 % des ventes globales du groupe.
Conçu par Abbès Tahir (*), le futur site présente la forme originale d’un « triangle », doté d’un atrium couvert en son centre. Il est composé de six bâtiments sur trois étages, certifiés haute qualité environnementale (HQE), soit 18 000 mètres carrés au total.
Construit à l’orée de la forêt, Helios est voué à accueillir dans un cadre « agréable et propice à l’innovation » 250 chercheurs, ingénieurs et techniciens, travaillant déjà sur place, dès sa mise en service début 2013. Un effectif qui pourra monter jusqu’à 300-320 personnes à terme. Des créations d’emplois sont déjà prévues, mais pas quantifiées. La possibilité de dupliquer le bâtiment a par ailleurs été également étudiée.
Localement, le démarrage des travaux, menés par Eiffage Construction Centre, est aussi une très bonne nouvelle. Outre que c’est un « bon » signe pour la durabilité du site industriel Christian Dior, Helios sera aussi « le plus grand centre de R&D dans la cosmétique au sein du pôle de compétitivité Cosmetic Valley ». Ses représentants, de même que ceux des diverses instances territoriales (ville, département, région) s’étaient tous déplacés pour l’événement, et ce malgré l’absence de toute aide financière versée à l’industriel.
Le groupe travaille déjà depuis sa création il y a six ans avec les adhérents du pôle au sein d’une quinzaine de projets de R&D collaboratifs. « Tout Nature » par exemple réunit LVMH Recherche, Adonis (groupe Alban Muller), l’Université d’Orléans (via l’Institut orléanais de Chimie organique et analytique/Icoa), les start-up Greenpharma et Glycodiag autour de l’« Intérêt des substances naturelles dans la protection de la formulation cosmétique », qui vise à remplacer les parabènes par des molécules non-cytotoxiques dans les cosmétiques.
« Helios doit être un outil régional de R&D dans la cosmétique », insiste Eric Perrier, qui annonce l’installation dans Helios d’une salle de conférences qui pourra accueillir des événements publics sur ces sujets, mais aussi la création d’un incubateur de 400 mètres carrés. « Nous voulons accueillir des start-up du secteur qui ont parfois du mal à se développer sur le long terme et pourquoi pas des spin-off de notre groupe », précise-t-il, très optimiste sur le sujet. Des équipements communs seront mis en place avec l’Université : c’est d’ailleurs là que pourraient intervenir les financements publics. « Ce ne sont pas les idées qui manquent en terme de création d’entreprise, mais un soutien, par exemple dans le domaine législatif, peut être intéressant pour un développement plus actif de ces sociétés. »
« Nous souhaitons un partenariat à long terme avec le pôle de compétitivité », rappelait de son côté Marc-Antoine Jamet, secrétaire général du groupe LVMH et tout nouveau président de la Cosmetic Valley (jusqu’en 2015), qu’il appelle à devenir « le pôle européen de référence dans ce secteur ». Même si la Cosmetic Valley regroupe déjà 550 entreprises (dont 80 % de PME-PMI) du Centre, de la Normandie et de l’Ile-de-France, il doit s’ouvrir à d’autres régions, d’autres compétences, avec davantage d’acteurs pour davantage de moyens ! C’est d’ailleurs « JAM » qui pilotera le nouveau contrat de performance du pôle sur la période 2012-2015.
(*) Présente à Paris, Lyon et Shanghai, Arte Charpentier Architectes réunit une centaine de collaborateurs. Trois architectes principaux constituent le pôle de la direction générale de l’agence, Andrew Hobson, Jérôme le Gall et Abbès Tahir. A leur actif notamment : les centres de R&D de Saint-Gobain et de L’Oréal en Chine, et le futur centre d’Essilor en banlieue parisienne, dont les travaux viennent d’être lancés.
SUR LE MÊME SUJET
LVMH : de la R&D au cœur de la Cosmetic Valley
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir