Lueur d’espoir pour une télémédecine française

Une étude sur le déploiement des applications de télésanté en Europe, commandée par la Fieec et AsipSanté, dégage quelques bonnes pratiques pour permettre à la France de rattraper son retard. Charge maintenant au comité de filière santé de lancer enfin la machine.
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Lueur d’espoir pour une télémédecine française

Finalement la France ne serait pas si en retard en matière de télémédecine. Elle aurait même une carte à jouer pour prendre une position de leader économique dans le domaine de la télésanté. C’est du moins la conclusion optimiste, que tirent la Fieec (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication) et l’AsipSanté (Agence des systèmes d’information de santé), de l’étude européenne qu’ils ont commandé au cabinet Decision. A travers l’analyse -avec visite sur place- de dix principaux projets de télémédecine en Allemagne, Belgique, Danemark, Norvège, Pays-Bas et Royaume-Uni, sur une quarantaine répertoriés en Europe, l’étude dégage une série de facteurs de succès qui devraient permettre à la France de faire bon du premier coup… lorsqu’elle aura enfin décider de se lancer.

Leader promis… en théorie

Car en France, la télémédecine patine. « Le problème est complexe. Il faut faire collaborer des gens qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble », explique Joël Karecki, vice-président de la Fieec et Area manager Philips France Maghreb. Mais rien ne se passera sans … « une réflexion stratégique sur la stratégie industrielle à mener entre acteurs publics et privés » conclut le rapport. Selon Joël Karecki, cette dernière devrait être initiée par le comité de filière santé, au sein duquel siège bien un représentant de la filière électronique. « Mais l’heure n’est plus aux expérimentations, comme celles étudiées dans l’étude, mais au lancement de projets conçus dès le départ pour être déployés très vite à grande échelle, en cas de succès », précise Joël Karecki.

Grâce à l’étude, la France aurait même le mode d’emploi : pilotage national souple pour coordonner l’ensemble des acteurs ; évaluations globales (ROI et sanitaires) ; investissement dans une logique de moyen terme ; réponse au besoin des professionnels de santé et des patients ; sensibilisation des acteurs concernés aux nouvelles techniques ; interopérabilité des infrastructures. Et même pas besoin de très haut débit…même si ce sera toujours mieux. En revanche, un effort de standardisation des données patients, du réseau, des modes d’échanges seraient les bienvenus.

Du temps au temps

Vaste chantier, donc. Pour autant la Fieec en est persuadé : la France a les moyens de prendre une place de leader en matière de télémédecine. « Nous avons le tissus industriel pour nous placer sur ce marché du futur. Mais ce dernier peut mettre des années à se développer, comme le montre les expérimentations lancées en Europe, il y a 10 ans pour la première ». Mais ce sont dix ans d’expérience que la France n’a pas. Et qu’une étude, aussi fine et inédite soit-elle, ne permet pas de remplacer.

Aurélie Barbaux

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