LFoundry pourrait fermer avant la fin de l’année
C'est l'une des options envisagées par la direction de ce fondeur de semi-conducteurs à Rousset (Bouches-du-Rhône). L'issue dépendra des négociations du contrat de production avec Atmel, son ancien propriétaire et principal client.
L’inquiétude des 630 salariés de LFoundry est à son comble. Et pour cause, le fondeur de semi-conducteurs, basé à Rousset (Bouches-du-Rhône), pourrait être contraint de mette la clé sous la porte avant la fin de l’année. Cette option n’est plus une fiction. Elle fait partie des trois scénarios présentés aux syndicats CFE-CGC, Sud et CFDT-CFTC (reçu séparément), le 10 octobre 2013, à la Directte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, du travail et de l'emploi).
Un plan de sauvegarde de l'emploi : 50 emplois supprimés
Premier scénario : Atmel, l’ancien propriétaire du site de production, qui l’a vendu en 2010 au fondeur allemand LFoundry, revient comme principal client de façon à assurer le niveau antérieur de fabrication, soit environ 3 000 plaquettes de silicium de 200 millimètres par semaine. Le fondeur bénéficiait d’un contrat de production de la part d’Atmel de quatre ans au départ, ramené à trois ans, le temps de trouver de nouveaux clients.
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Ce contrat, arrivé à échéance en juin 2013, n’a pas été reconduit. Résultat : la production est tombée d’un seul coup à 1 000 plaquettes par semaine. La cause est simple : LFoundry n’a pas réussi à diversifier sa clientèle, puisqu’au terme de la période de transition il dépendait encore à 75 % d’Atmel. Ce scénario implique la mise en place d’un plan de sauvegarde de l'emploi et la suppression de 50 emplois.
Un plan de sauvegarde de l'emploi : 150 emplois supprimés
Deuxième scénario : le contrat de sous-traitance avec Atmel est reconduit mais pour un volume de charge moins important de l’ordre de 2 000 plaquettes par semaine. Il implique un plan de sauvegarde de l'emploi avec la réduction des effectifs de 150 personnes.
La fermeture envisagée
Troisième scénario : LFoundry ne parvient pas à un accord de production avec Atmel. Dans ce cas, il n’aura d’autres choix que de fermer. Avec pour conséquence la destruction non seulement de 700 emplois direct (dont 80 CDD), mais aussi 300 emplois indirects.
Pour Bernard Bouyer, délégué CFE-CGC, la situation devient critique. Le fondeur perd 2 millions d’euros par mois et la trésorerie est négative de 3 millions d’euros rien qu’au mois d’août 2013. Pour payer les salaires, il a dû utiliser le crédit impôt recherche. "Je ne vois pas comment l’entreprise pourrait tenir jusqu’au 28 décembre au terme de la période d’observation décidée dans le cadre du plan de redressement judiciaire le 26 juin."
Les élus attendent avec appréhension deux échéances. Le 31 octobre 2013, le tribunal de commerce de Paris devra se prononcer sur la demande des administrateurs judiciaires de rendre Atmel solidaire des dettes de LFoundry. Une décision à double tranchant puisque Atmel souffre en France au point d’avoir un plan de sauvegarde de l'emploi de 80 postes sur ses sites de Nantes (Loire-Atlantique) et Rousset (Bouches-du-Rhône). L’autre échéance est le 14 novembre 2013 où la justice devra se prononcer sur la recevabilité de la plainte de LFoundry contre la maison mère d’Atmel, une société américaine.
Si la CFE-CGC déplore cette action en justice, considérant Atmel comme un client crutial pour la survie de l'entreprise, la CFDT, le syndicat majoritaire, la soutient au contraire comme un moyen de ramener l'entreprise américaine à la table des négociations dans des conditions plus favorables. Aussi Jean-Yves Guérrini, délégué CFDT, fonde-t-il des espoirs de trouver une issue raisonnable au conflit entre LFoundry et Atmet. "Nous avons 90% de chances de nous en sortir et sauver le maximum d'emplois, estime-t-il, car nous avons des clients et une technologie que tout le monde nous envie."
Ridha Loukil
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