Les vins et fromages français les plus touchés par le Brexit
Le secteur des vins et spiritueux français pourrait fortement pâtir de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Euler Hermes anticipe une perte de 500 millions de chiffre d’affaires au total pour l’agroalimentaire français. Mais de nombreuses incertitudes demeurent.
Le secteur des vins et spiritueux français se réveille avec une petite gueule de bois ce matin. Les résultats du référendum sur le Brexit inquiètent les professionnels de l’agroalimentaire et plus particulièrement les exportateurs. 14 % des exportations agroalimentaires françaises sont à destination du Royaume-Uni, soit 4,539 milliards d’euros en 2015, selon l’Association nationale des industriels de l’agroalimentaire (Ania). "L’idée que le Brexit aura d’importantes conséquences économiques et budgétaires aussi bien pour le Royaume-Uni que pour les autres Etats européens, fait aujourd’hui consensus", estime la fédération. Les vins et les produits laitiers seraient les plus touchés.
500 millions d’euros de pertes
Selon une étude du cabinet Euler Hermes, les exportations françaises agroalimentaires pourraient reculer de 500 millions d’euros, dont 40 % pour les vins (200 millions d’euros de pertes), 14 % pour les produits laitiers (70 millions de pertes) et 11,4 % pour la boulangerie-pâtisserie industrielle (57 millions d’euros).
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"Il convient toutefois de noter que cet impact est purement mécanique. Les produits agroalimentaires français jouissent d’une grande réputation et sont souvent synonymes de qualité", souligne l’Ania. Mais difficile de tirer des conclusions précises. "Il existe une grande incertitude au regard de la non connaissance des conditions de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne d’une part et les éventuelles négociations à venir", ajoute la fédération.
Des industriels partagés
En attendant, les professionnels sont partagés. "Le Brexit va faire mal au marché des vins et spiritueux. La chute de la livre sterling va renchérir les produits français et limiter nos ventes", prévient Vincent Boulard, porte-parole du groupe de spiritueux Spirit France (Calvados Boulard, Père Magloire et Armagnac Janneau). Chez Marie Brizard Wine & Spirits, on s’estime plutôt "confiants". "La baisse de la livre est une bonne nouvelle pour nous. Nous leur achetons plus de Scotch whisky que nous leur vendons de vins et spiritueux", souligne Jean-Noël Reynaud, le PDG du groupe. Les exportations agroalimentaires, notamment d’alcool, du Royaume-Uni vers la France pourraient ainsi progresser. Des groupes comme Pernod Ricard, très présents sur place, avec de plusieurs distilleries, pourraient ainsi en bénéficier quelques temps, avant un possible renchérissement des droits de douane entre les deux pays.
Adrien Cahuzac
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