"Les véhicules autonomes et connectés ouvrent la voie à de nouveaux acteurs", estime le vice-président pour l'industrie automobile d'Altran
Pour Cosimo De Carlo, vice-président pour l'industrie automobile du groupe Altran, le secteur est en pleine transformation. De nouveaux acteurs extérieurs arrivent sur le devant de la scène et les ingénieristes et équipementiers prennent de plus en plus de poids.
L'Usine Nouvelle - Quelles sont les grandes tendances, qui selon vous, vont bouleverser le secteur automobile ?
Cosimo De Carlo - Nous travaillons sur deux grandes tendances aujourd’hui : les véhicules autonomes et connectés, et la voiture électrique. Altran se positionne aussi sur d’autres tendances comme par exemple l’introduction de l’impression 3D dans les processus de production.
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En quoi ces nouvelles tendances vont bousculer la chaîne de valeur de l’automobile ?
Si les voitures deviennent autonomes, alors l’expérience de l’utilisateur va être différente, il faudra développer un environnement pour les passagers. Des choses qui comptaient peu vont prendre de l’importance : la qualité du son de vos haut-parleurs, la forme de votre fauteuil ou le type de lumière pour pouvoir mieux travailler pendant le trajet. L’équipement logiciel et la sécurité demandent également de faire appel à de nouveaux acteurs, qui n’étaient pas en relation avec les constructeurs auparavant : des spécialistes des télécoms, des objets connectés. Voire même des architectes pour repenser l’espace intérieur. Le secteur va devenir de plus en plus transversal. Cela représente d’importantes opportunités pour ces nouveaux acteurs, l’automobile restant un secteur économique créateur de valeur et en profonde transformation. Et les barrières à l’entrée sont de plus en plus faibles.
Les constructeurs sont-ils déjà préparés à ces changements ?
Les constructeurs allemands sont plutôt en avance. En France, également. Ce qui est difficile pour les constructeurs, c’est que leurs ingénieurs ont eu l’habitude de développer certains types de voitures avec une approche classique. Il est difficile de bouleverser leur approche, et ils ne sont pas tous formés aux nouvelles technologies. Mais les nouveaux arrivants sur le marché les obligent à aller plus vite.
Les constructeurs vont aussi devoir partager le rôle de concepteur avec les équipementiers et les ingénieristes…
La notion de co-développement est de plus en plus importante dans la conception et la création de valeur. Nos clients constructeurs vont davantage nous demander de partager le risque avec eux et donc nous faire prendre des responsabilités plus importantes. A titre d’exemple, je pense au développement de la solution CoherenSe (architecture électronique adaptée aux véhicules connectés et autonome) avec Land Rover, où le constructeur nous avait demandé de développer conjointement la technologie et non pas chacun de notre côté comme cela pouvait habituellement se faire par le passé.
Comment le rôle d’Altran va-t-il évoluer avec ces nouvelles tendances ?
Tout cela entraine un changement de business model pour Altran, qui, pour répondre à cette tendance, va avoir un besoin grandissant de project manager (manager projet) ayant des compétences spécifiques permettant de co-développer des solutions innovantes avec les clients. Altran est appelé à devenir un intégrateur de technologie en jouant un rôle de plus en plus important dans la conception de véhicules dérivés. Par ailleurs, nous travaillons de plus en plus avec des start-up. Il est intéressant pour nous de se nourrir de leur expérience pour être toujours à la pointe des dernières avancées technologiques.
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