Les usines automobiles rouvrent dans un climat morose
Les vacances se finissent. La production reprend peu à peu sur les sites de Renault et de PSA en France. Mais dans l'esprit des salariés plane la baisse du marché automobile en Europe, et pour PSA, le plan de restructuration impliquant la suppression de 8 000 emplois.
Les usines automobiles françaises redémarrent peu à peu après la coupure traditionnelle d'août qui n'a pas chassé les inquiétudes suscitées par l'annonce des réductions d'effectifs chez PSA et la faiblesse persistante des ventes de voitures.
Le premier constructeur automobile français a dévoilé en juillet 8 000 nouvelles suppressions d'emplois en France, une réduction de la capacité du site de Rennes (Ille-et-Vilaine) et la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Les ventes de voitures dans l'Hexagone ayant encore chuté de 15,5% en juillet, les syndicats redoutent d'autres ajustements dans la production, chez PSA mais aussi chez Renault.
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"Pour le moment, le démarrage est relativement calme, mais le travail reprend sur fond de profonde inquiétude", déclare Franck Don, représentant CFTC chez PSA. "N'oublions pas que tout le monde s'est quitté fin juillet avec beaucoup d'amertume après les annonces de la direction."
A Sochaux, le travail a repris progressivement lundi, mais le coeur n'y est pas toujours. "L'inquiétude est palpable. Pour beaucoup, il est difficile de reprendre et de se motiver lorsque vous ne savez pas si votre poste ou le projet sur lequel vous travaillez sera maintenu", observe Anne-Laure Turk, représentante CFE-CGC.
Le plan de départs volontaires portant sur 3.600 emplois de structure à travers le groupe, et le partage futur de certains programmes dans le cadre de l'alliance avec le groupe américain General Motors, constituent deux grandes inconnues pour les équipes.
Demande en berne
Le niveau de la demande en est une autre. Après quatre semaines chômées depuis le début de l'année pour ajuster les stocks sur fond de baisse des ventes, le mois de septembre à l'usine de Sochaux semblait jusqu'ici échapper à la règle. Mais si les commandes ne sont pas au rendez-vous, la direction pourrait annoncer une modification du plan de charge lors du comité d'entreprise qui se tiendra vendredi.
Tous les sites PSA devraient être fixés ce jour-là sur leur planning de rentrée. Chez Renault, les salariés de Douai (Nord), qui ont repris le travail dès la semaine dernière, seront informés pour leur part ce mercredi.
"Les gens sont un peu inquiets chez nous aussi, on s'attend à cinq journées non travaillées en septembre car la demande commerciale sur Scenic est moins élevée que prévu", souligne Gérard Lolivier, représentant Force Ouvrière chez Renault Douai. "Et puis la baisse de cadence à partir du 1er octobre devrait être également confirmée."
Les sites connaissent des fortunes contrastées. Maubeuge (Nord), où est assemblé le petit utilitaire Kangoo, a déjà vu sa voilure légèrement réduite au moins jusqu'à mi-novembre. En revanche, l'usine de Flins (Yvelines) tourne à plein régime grâce au lancement prochain de la Clio 4 et de la Zoé électrique. Selon un représentant syndical, le site pourrait même tourner le samedi pour alimenter les points de vente.
Agenda chargé
L'agenda automobile des deux premières semaines de septembre s'annonce particulièrement copieux. Après les chiffres des immatriculations d'août, lundi, les délégués syndicaux centraux de PSA rencontreront mardi le cabinet Secafi à qui ils ont demandé une expertise sur la situation financière du constructeur. Ce même jour, le travail reprendra à l'usine d'Aulnay.
Tous les représentants CGT des usines PSA se réuniront de leur côté lundi au siège du syndicat pour déterminer une politique au niveau du groupe, avant une succession d'assemblées générales dans l'usine condamnée de Seine-Saint-Denis, mardi et mercredi. La semaine suivante, les organisations syndicales de PSA doivent être reçues à Bercy pour prendre connaissance des premières conclusions du rapport Sartorius demandé par le gouvernement sur les difficultés financières que traverse actuellement le groupe sochalien.
Avec Reuters (édité par Jean-Michel Bélot)
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