Les trois raisons qui expliquent pourquoi le vaccin anti-Covid-19 de J&J est tant attendu par la France
Alors que les Etats-Unis viennent de donner leur feu vert au vaccin anti-Covid-19 de Johnson & Johnson, l'Agence européenne du médicament doit rendre son avis le 11 mars. En France, ce vaccin administrable en une seule dose et stockable dans un réfrigérateur pourrait faciliter la logistique de la campagne de vaccination.
Le 27 février, l’Agence américaine du médicament a donné son autorisation à la commercialisation du vaccin anti-Covid-19 développé par Janssen, filiale du laboratoire pharmaceutique américain Johnson & Johnson, qui emploie 40 000 personnes parmi les 130 000 du groupe. Sur le Vieux Continent, ce vaccin attend encore le feu vert de l’Agence européenne du médicament qui doit se prononcer le 11 mars. La Commission européenne avait depuis longtemps pré-commandé 200 millions de doses du vaccin J&J.
S’il venait à être autorisé dans l’Union, il devrait ensuite être soumis à l’avis de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM). Cette dernière pourrait en faire le quatrième vaccin autorisé en France, après ceux de Pfizer, Moderna et AstraZeneca.
VOS INDICES
source
À LIRE AUSSI
Le tableau de bord de la vaccination anti-Covid-19
Une seule dose nécessaire
"D’ici à la fin de l’été, nous aurons proposé, en France, à tous les Français adultes qui le souhaitent, un vaccin", avait promis Emmanuel Macron début février. "Pour l'instant, c'est un objectif qui tient", affirme le ministère de la Santé interrogé par L'Usine Nouvelle. Un point sur lequel plane pourtant de nombreux doutes, tant la vision sur les approvisionnements à plus d'un mois reste floue et les difficultés de production et de livraisons ont été ardues du côté des laboratoires pharmaceutiques. Selon les projections les plus optimistes de Bercy, 77,5 millions de vaccins auront été livrés d'ici juin, en comptant deux nouveaux venus : les produits de Janssen et de l'allemand CureVac. De quoi vacciner un peu plus de 38 millions de personnes. Les espoirs placés dans le vaccin de J&J sont nombreux car il dispose d'un avantage incontestable: il est le seul, pour l'instant, à ne nécessiter qu’une seule dose.
Une conservation traditionnelle
Autre argument de poids côté J&J: son vaccin peut être conservé pendant trois mois à une température classique, c’est-à-dire située entre 2 et 8 degrés Celsius. Ces deux avantages faciliteraient substantiellement la campagne de vaccination en France et en Europe. Deux des vaccins autorisés en France, Pfizer et Moderna, nécessitent en effet des températures de conservation très basses, de l’ordre de -70°C et -20°C, respectivement, et donc de lourdes contraintes logistiques pour les acheminer et les délivrer.
Les chiffres de l’efficacité du vaccin de J&J varient en fonction des cas. Contre les cas graves, J&J informe que son vaccin est efficace à 85% mais ce chiffre retombe à 66% « pour prévenir le Covid-19 modéré à sévère. » Ces performances le situent en dessous de ses concurrents Pfizer ou Moderna, dont les produits disposent d'une efficacité supérieure à 90%.
Une production en France
En retard sur ses propres développements de vaccins anti-Covid, le numéro un pharmaceutique français Sanofi avait annoncé le 22 février qu’il aiderait son concurrent J&J à produire son vaccin. Pour cela, Sanofi s'apprête à mobiliser son l'usine lyonnaise, située à Marcy-l’Étoile (Rhône). Celle-ci représente le plus gros site de production de vaccins au niveau mondial avec une capacité de 12 millions de doses par mois.
Dimanche 28 février, la ministre française déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher a précisé sur France 3 que le vaccin J&J devrait « arriver (en France) fin mars-début avril puisqu’il y a un délai pour la production des doses », en ajoutant que cela est « encore en discussion avec le laboratoire ».
Un vaccin OGM
Le vaccin de J&J repose, tout comme celui d'AstraZeneca, sur une technologie OGM. Si l'utilisation du génie génétique est désormais connue pour soigner, via la thérapie génique, elle se fait plus rare dans les vaccins humains, étant limitée jusqu'alors à la lutte contre le virus Ebola. Ce produit fait plus précisément partie de la catégorie de vaccins vivants recombinants. Cette technique repose sur l’utilisation des vecteurs viraux, c’est-à-dire que l’on insère l’antigène (le gène codant la protéine Spike) dans des virus vivants mais rendus inoffensifs.
À LIRE AUSSI
Inactivé, protéine recombinante, ARN messager ou OGM, les quatre technologies de vaccins en lice contre le Covid-19En France, le vaccin de J&J devait être testé, avec celui d’AstraZeneca et Moderna sur un échantillon de 2 200 personnes depuis mi-décembre 2020. Contrairement aux produits de J&J et AstraZeneca, celui de Moderna utilise la technologie de l'ARN messager, à l’instar de celui de Pfizer.
SUR LE MÊME SUJET
Les trois raisons qui expliquent pourquoi le vaccin anti-Covid-19 de J&J est tant attendu par la France
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir