Les syndicats menacent de porter plainte contre l'ex-président de l'UIMM
La réponse ne s'est pas faite attendre. Les organisations syndicales mises en cause par Denis Gautier-Sauvagnac lors du procès de l'UIMM nient avoir reçu des enveloppes de liquide de la fédération de la métallurgie. Et menacent de porter plainte...
Sur un point au moins, Denis Gautier-Sauvagnac (DGS), l'ancien président de l'UIMM, a dit vrai à la barre du tribunal. A peine avait-il indiqué, lundi 14 octobre, qu'une partie des sommes détournées avait été versée à des syndicats que les démentis se sont succédés les uns après les autres. Ce que DGS avait justement pronostiqué.
Petit rappel des faits : DGS et neuf autres personnes sont sur le banc des accusés pour déterminer si l'utilisation de 16 millions d'euros en liquide était ou non conforme à l'objet de l'UIMM. Une partie de cette somme a servi à payer des compléments de salaires à d'anciens cadres de l'organisation ou pour rembourser des frais. Cette partie-là du dossier est relativement claire et les prévenus sont poursuivis pour travail dissimulé ou recel.
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2486 -1
Septembre 2023
Demi-produits X5 Cr Ni18-10 (1.4301) - Ecart d'alliage
€/tonne
144.7 -2.76
Juillet 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 23.20 − Produits réfractaires
Base 100 en 2015
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Juin 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 24.42 − Aluminium (prix de marché)
Base 100 en 2015
En revanche, le solde, qui pourrait s’élever à plus de 10 millions d’euros, a été versé à des personnes physiques qui venaient chercher régulièrement leurs enveloppes avenue de Wagram à Paris, au siège de l'organisation. Lors des interrogatoires par la police et par les juges d'instruction, DGS n'a rien dit des destinataires. Et au début de l'audience, il semblait vouloir conserver son surnom, "Denis Garde le Silence". Mercredi 9 octobre, il expliquait encore à la présidente du tribunal qu'il ne pouvait parler, car les sommes avaient été versées en liquide et que les récipiendaires nieraient.
Coup de théâtre lundi dernier : DGS confirme que les montants sont bien allés au financement des syndicats de salariés, sans révéler le nom de ses contacts. Tous les syndicats ont nié avoir reçu la moindre somme de l'UIMM.
"Une vieille histoire"
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a indiqué que l'organisation n'a "pas touché d'argent de cette fameuse caisse" et a demandé à DGS, "des noms, des sommes, des faits" . Il a indiqué que si DGS citait la CFDT comme destinataire des fonds en liquide, celle-ci porterait plainte. Même réaction de la CGT de la CFTC ou de FO.
Entendu comme témoin, le prédécesseur de DGS à la présidence de l’UIMM, Arnaud Leenhardt, avait indiqué que les cinq syndicats représentatifs (les quatre cités précédemment et la CFE CGC) avaient reçu du liquide. Il avait ajouté que l'ancêtre du Medef, le CNPF, avait aussi touché de l'argent en liquide de la métallurgie. Dans son point de presse mensuel, Pierre Gattaz a estimé qu'il s'agissait "d'une vieille histoire, qu’il y a un procès en cours et qu’il faut laisser faire la justice".
Comme les versements ont eu lieu en liquide et que la comptabilité de l'UIMM était détruite chaque année (à l'époque la loi n'obligeait pas les syndicats à publier leurs comptes, ni à les faire expertiser par un tiers), ce sera parole contre parole. Finalement ce sont les paroles des uns et des autres qui risquent d’être mises en doute.
Christophe Bys
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