Les syndicats d’Alstom réitèrent leur refus d'une fusion avec Siemens
Le 28 janvier, les syndicats d'Alstom ont répété leur opposition au projet de rapprochement entre le groupe français et Siemens. Ils s'inquiètent notamment des suppressions de postes associées aux coûts de restructuration et de la concurrence chinoise. Le même jour, Alstom et Siemens présentaient de nouvelles concessions à la Commission Européenne pour soutenir le projet de fusion de leurs activités ferroviaires.
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\ 18h52
Mis à jour 29 Janv. 2019
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29 janvier 2019
Les syndicats d'Alstom ont réitéré lundi 28 janvier leur opposition au projet de fusion de l'entreprise française avec l'allemand Siemens, un processus purement "politique et financier", à la suite de nouvelles concessions des groupes ferroviaires à la Commission Européenne.
Alstom et Siemens ont proposé lundi 28 janvier des concessions révisées à la Commission Européenne pour tenter de répondre à ses inquiétudes en matière de concurrence.
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"Entre 4000 et 7000 postes seront supprimés en Europe" selon les syndicats
Dans une lettre ouverte à Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques mais également ancien élu de Franche-Comté, berceau du groupe Alstom, les syndicats dénoncent le "dogmatisme" du gouvernement français et les risques de suppression d’emplois.
"À partir des coûts de restructuration communiqués, nous pouvons estimer qu’entre 4000 et 7000 postes seront supprimés en Europe", affirment-ils dans ce courrier cosigné par la CGT, FO, la CFDT et la CFE-CGC des sites de Belfort, où sont produites les locomotives du groupe, et d’Ornans, où sont fabriqués les moteurs.
Les deux usines et leurs capacités d’ingénierie seront, selon eux, directement menacées par une fusion qui sera pilotée par l’Allemand Siemens.
"C’est bien la fusion qui accélérera la venue des Chinois"
"Aujourd’hui encore, les directions de Siemens et Alstom sont dans l’incapacité de nous expliquer concrètement les bienfaits d’un tel projet", poursuivent-ils, mettant notamment en doute l’argument de la concurrence chinoise.
"C’est bien la fusion qui accélérera la venue des Chinois, en vertu des règles d’un marché libre et non faussé", avancent-ils, fondant leur raisonnement sur le fait qu’en réduisant la concurrence internationale, l’entrée dans les appels d’offres du Chinois CRRC, numéro un mondial, aux côtés d’Alstom-Siemens et de Bombardier, deviendra inévitable.
"Nous sommes conscients qu’à la veille des élections du Parlement européen, les menaces et cris d’orfraie de nos ministres vont avoir des effets catastrophiques !", concluent-ils en invitant Pierre Moscovici à "ne pas verser dans cette facilité démagogique et extrêmement préoccupante".
Avec Reuters (Gilbert Reilhac, édité par Sophie Louet)